De quoi Elon Musk est-il le nom ? N’en déplaisent aux apparences, il n’est pas le décideur du nouvel ordre social limitant internet. Mais un pion du système
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 23 janvier 2025, en réponse à l’article de Nicolas Maxime du 22 janvier 2025 posté sur son mur Facebook.
De quoi Elon Musk est-il le nom ? N’en déplaisent aux apparences, il n’est pas le décideur du nouvel ordre social limitant internet avec des algorithmes et des “invisibilisations” de comptes, tel qu’on le présente aujourd’hui. Mais un simple piéton du système. Voici la thèse que nous défendons, en réponse à un article du 22 janvier 2025 rédigé par Nicolas Maxime, estimant que Elon Musk et Zuckenberg incarnent “le capitalisme libertarien autoritaire”. Voilà ce qu’il écrit dans son article intitulé : “Elon Musk : ce qu’il incarne vraiment”, posté sur son mur Facebook.
“Ce qu’Elon Musk et ses acolytes de la Silicon Valley — Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, et Peter Thiel en tête — incarnent vraiment, c’est l’avènement de la phase totalitaire du capitalisme, que l’on peut qualifier de libertarianisme autoritaire. Cette idéologie combine l’ultralibéralisme économique à une concentration sans précédent du pouvoir technologique et financier, tout en promouvant une illusion de liberté individuelle au service de mécanismes de contrôle toujours plus sophistiqués” (sic).
Une telle analyse se focalise sur les seuls “employeurs” du net : Musk, Bezos, Zuckenberg. En revanche, elle occulte tout le reste du champ économique (les industries, les banques par exemple) et les décideurs du champ politique depuis 2015, année de la première loi d’urgence imposée par Hollande et Valls. Déjà cette loi limitait l’usage de l’internet, en supprimant de nombreux comptes Facebook et Tweeter jugés trop “critiques” vis à vis du pouvoir. Ainsi, en 2015, j’ai été obligée de créer un compte de secours “Etat d’urgence”, grâce à un ami localisé en Irlande : ne pouvant plus utiliser mon compte Facebook supprimé un temps par ces Messieurs-Dames du PS.
En 2015, toujours, nous avons un témoignage du journaliste Ernst Wolff, dans le journal le "Frankfurter Allegemeine Zeitung" de novembre 2015 : qui montre la relation existante entre une mondialisation plus concurrentielle et la limitation d’internet :
"Pour augmenter sa capacité de concurrence sur le marche mondial, le pays (la France) doit prochainement réduire les prestations sociales, durcir la loi du travail, et abaisser le niveau des salaires. Toutes ces mesures vont provoquer une résistance sociale considérable à cause des inégalités sociales déjà existantes dans le pays. Cette résistance va pouvoir être réprimée au moyen de toutes ces mesures de limitation du droit de rassemblement, de surveillance d'internet élargie et de l'extension des pouvoirs de police et de l'armée"(sic).
Wolff montre la relation existant entre “l’infrastructure” (une mondialisation plus compétitive) et la “superstructure” : la limitation d’internet par des algorithmes. La police de Tweeter/X/Facebook ne résulte donc pas de la volonté de Zuckenberg et de Musk de supprimer la liberté individuelle comme un but en soi : mais comme d’une nécessité pour l’état profond que les peuples ne se révoltent pas.
En effet, la limitation d’internet s’inscrit dans un ensemble plus grand :
1°)-Limiter le nombre de manifestations de rues, afin d’empêcher tout mouvement social de s’imposer victorieusement. Du jour au lendemain, on assiste à un nombre impressionnant d’arrêtés de préfecture interdisant telle ou telle manifestation.
2°)-Limiter la critique sur internet, en “invisibilisant” les internautes les plus rebelles au pouvoir.
3°)-Organiser des élections fantomatiques, où des serveurs truqués (Scytl, Dominion) mettent au pouvoir un candidat ayant entre 6 et 9% des suffrages à 19 heures. 23% à vingt heures, une fois les comptes des adversaires siphonnés, comme Macron en avril 2017.
Dans ce plan d’ensemble, Musk et Zuckenberg sont bien sûr “conviés” à la définition de la nouvelle politique. Mais ce ne sont pas eux qui rédigent les textes. Ainsi, en 2020, Macron décide de déclarer “l’état d’urgence sanitaire”. Il convoque à l’Elysée Zuckenberg à deux reprises, afin de limiter les libertés sur son réseau social : Facebook. Médiapart aussi.
Entre 2013 et 2020, j’avais un compte Médiapart, où j’ai rédigé 2482 articles. Du jour au lendemain de 2020, et au motif que j’avais “menti”, pour avoir dit que le vaccin Pfizer n’était fiable qu’à 30% (information trouvée sur le mur Facebook de Madame Nicole Délépine, se fondant sur le London medical journal), mon compte Médiapart a été supprimé pour toujours.
Donc, il est évident que Musk continue d’appliquer sur X cette politique liberticide, depuis qu’il a acquis Tweeter en 2022. Donc je n’ai aucune raison de faire des fleurs à Elon Musk. Il porte une responsabilité certaine dans la punition intempestive des tweeteriens. Mais en même temps, on maintient qu’il n’est pas l’initiateur de cette politique sauvage de mise au pas des Peuples de toute la planète. C’est l’état profond qui est le véritable instigateur de la limitation d’internet.