Davantage de députés employés, ouvriers et agriculteurs au RN qu’à la NUPES !
Article du 23 juin 2022 rédigé par Kevin Tanguy pour le site Boulevard Voltaire
1°)- Boulevard Voltaire : L’Assemblée nationale est-elle représentative de la société française ? Franceinfo a publié une étude dévoilant la composition de l’Hémicycle. Sans surprise, les catégories socioprofessionnelles supérieures (cadres) dominent les bancs de velours rouge, avec 61 % des députés élus. Pourtant, les cadres et professions intellectuelles supérieures ne sont que 9,5 %, dans la population française. Mais l’Assemblée nationale doit-elle réellement être un copier-coller de sociologie française ? Certains pensent que oui. C’est, d’ailleurs, une critique récurrente, ces dernières années : « Combien y a-t-il d’ouvriers à l’Assemblée nationale ? » s'interrogent les médias. Observe-t-on un changement depuis l’arrivée des nouveaux élus ?
Indéniablement, oui ! Depuis dimanche 19 juin, les médias se sont ainsi intéressés à la nouvelle députée NUPES, Rachel Kéké, anciennement femme de ménage. Le Parisien, Europe 1 ou BFM TV ont largement salué sa victoire. Un traitement médiatique bien différent de celui réservé à Lisette Pollet, élue RN de la Drôme, pourtant elle aussi femme de ménage.
Or, c’est pourtant au sein du groupe Rassemblement national qu'on trouve le plus de « diversité » sociale. Les professions intermédiaires représentent 10 % des députés RN, contre seulement 6 % parmi les élus NUPES, et 5 % dans l'ensemble des formations politiques. Dans le pays, les ouvriers, employés et professions intermédiaires représentent 42 % de la population française. La NUPES, qui allie l'extrême gauche et la gauche, compte 63 % de cadres parmi ses députés, contre... 49 % pour le RN. Parmi les deux groupes parlementaires, les employés sont plus nombreux, en pourcentage, au RN (11 %) qu'à la NUPES (7 %), comme les agriculteurs (2 %, contre 0 % à la NUPES !) et même comme les ouvriers (3 % au RN, contre 2 % à la NUPES) ! Qui représente donc vraiment le peuple ?
Le cas de Lisette Pollet n’est ainsi pas isolé au sein du groupe Rassemblement national. Romain Baubry a 33 ans et un CV bien rempli. Il a été successivement gendarme pendant deux ans, gardien de prison pendant cinq ans et policier. Avec son élection dans la 15e circonscription des Bouches-du-Rhône, le jeune homme va quitter son uniforme bleu pour un costume cravate. On peut également trouver, au sein du groupe RN, un chauffeur-livreur de 29 ans, un accordeur de piano – José Beaurain -, accessoirement vice-champion de France de bodybuilding, une auxiliaire de vie dans l’Eure (Christine Loir) ou encore un matelot de 23 ans.
Ces exemples illustrent parfaitement le déplacement de l’électorat populaire vers le Front puis le Rassemblement national. Cela fait bien longtemps que la gauche n’arrive plus à capter le vote rural et ouvrier. Le député LFI François Ruffin reconnaît d'ailleurs lui-même le phénomène et mettait en garde récemment, dans les colonnes du Monde : « On ne doit pas devenir la gauche des métropoles contre la droite et l’extrême droite des bourgs et des champs. » Trop tard !
Ce que Ruffin aurait dû dire, c'est que ce l'on persiste à appeler «la gauche» — la deuxième droite, en fait — , est devenue la représentante du bobotariat tandis que l'extrême droite — mais sûrement pas la droite — a su capter une partie du prolétariat,
l'autre préférant se réfugier dans l'abstention. Mais il est plus prudent pour un politicien de rapporter les clivages politiques à des différences de territoires plutôt qu'à des clivages de classes.
2°)-Jean-Pierre Garnier
Le ven. 24 juin 2022 à 21:53, Jean-Pierre Garnier a écrit :
Ce que Ruffin aurait dû dire, c'est que ce l'on persiste à appeler «la gauche» — la deuxième droite, en fait — , est devenue la représentante du bobotariat, tandis que l'extrême droite — mais sûrement pas la droite — a su capter une partie du prolétariat,
l'autre préférant se réfugier dans l'abstention. Mais il est plus prudent pour un politicien de rapporter les clivages politiques à des différences de territoires plutôt qu'à des clivages de classes.
Jean-Pierre Garnier
3°)-Brigitte Bouzonnie :
Jean-Pierre,
Un truc qui m'est revenu, après t'avoir envoyé mon mail. En 2017, avec leur programme "l'avenir en commun", les responsables de la FI avaient capté 25% des ouvriers. Ce chiffre est tombé à 8% avec les élections européennes de la Manon Aubry, protégée de Soros. En 2022, et en attendant les chiffres, je pense que ce taux a du remonter un peu ; sans toutefois atteindre les 25% de 2017.
Les responsables de la FI méritent bien leur nom de "bobos" et de "PS bis" !