Cynique : Zelensky appelle les habitants du Donetz à évacuer la région !
Article rédigé par Le Parisien et Brigitte Bouzonnie
1°)- Brigitte Bouzonnie : De façon cynique, Zelensky appelle les habitants du Donetz à évacuer la zone, “afin d’échapper à la terreur russe”(sic). Pas sûre du tout que les femmes et les hommes de cette région considèrent les soldats russes comme une “panique”. On n’a pas oublié les photos, où les femmes ukrainiennes vont voir les soldats russes, qui remplissent leur cabas de céréales. Comme écrit Karine Bechet-Kolovko, les relations sont plutôt bonnes entre la population locale et les soldats russes. Les ukrainiens demandent même, s’ils vont être rattachés à la Russie, comme du temps de l’URSS.
Aussi, selon moi, il y a beaucoup de chances pour que la population locale s’enferme dans les sous-sols de la ville, comme ils ont fait à Marioupol. Et ressortent au grand jour, une fois la bataille terminée.
Que Zelensky agisse comme les Khmers rouges, obligeant tous les cambodgiens à quitter Phnom Penh en 1975, afin de “réécrire une nouvelle page blanche”, ne semble pas émouvoir plus que cela les médias occidentaux aux ordres. Ignares. Ignorant tout ce qui ne s’est pas passé dans les dernières 24 heures, présentéisme forcené oblige.
Que Zelensky agisse comme les nazis ordonnant d’évacuer la ville de Saint Dié le 8 novembre 1944, n’émeut personne. Du 9 au 14 novembre, la ville fut livrée au pillage, les usines vidées de leur stock, les outils et les machines envoyés en Allemagne. Après quoi on mit le feu aux maisons. L’incendie dura trois jours. Dix hommes qui cherchaient à sauver leurs meubles furent fusillés sur-le-champ. Les 943 habitants furent déportés (cf ouvrage de Jacques Delarue, Histoire de la Gestapo, édition Fayard, 1962.
Que Zelensky affirme “que la population représente « une charge » dans cette zone, puisqu’elle ne travaille plus” (sic) montre le grand humanisme de ce dernier. Sa capacité à conjuguer le verbe : “aimer son prochain”. On est frappé de l’immoralité de telles paroles dans la bouche d’un dirigeant sensé protéger son peuple, et qui ne voit en lui qu’un fardeau.
Nul doute qu’entre les russes pourvoyeurs de nourriture et le pouvoir ukrainien; uniquement préoccupé de leur faire débarrasser le plancher, il n’y a pas photo : les habitants du Donbass. Ils choisissent Poutine. Et c’est là où on voit que Zelensky est en train de perdre son dernier pouvoir : celui de la parole….!
2°)- Article Le Parisien :
Dans une vidéo, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les habitants du Donetsk, l’une des deux régions administratives du Donbass, à évacuer la zone afin d’échapper à « la terreur russe » et aux bombardements. « S’il vous plaît, évacuez », a-t-il déclaré, estimant « qu’à ce stade, la terreur est la principale arme de la Russie ». Chaque jour, les frappes russes endeuillent ce territoire.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée ukrainienne a annoncé avoir essuyé des tirs russes à Bakhmout et Kramatorsk, deux villes du front. La veille, le bombardement d’une prison où se trouvent des prisonniers de guerre ukrainiens avait fait 50 morts. « Un crime de guerre russe délibéré », selon Volodymyr Zelensky.
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Pour quelles raisons la population doit-elle évacuer ? La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, avait annoncé il y a plusieurs semaines vouloir évacuer obligatoirement les populations du Donetsk. Une décision motivée par la destruction des réseaux de gaz et l’absence de chauffage l’hiver prochain dans la région.
La priorité affichée de Volodymyr Zelensky est de protéger son peuple. Près de 200 000 personnes seraient encore sur place. En prenant la décision de leur faire quitter ce territoire, des milliers de vies seraient potentiellement préservées. Le manque de ressources entre aussi en ligne de compte. La population représente « une charge » dans cette zone, puisqu’elle ne travaille plus. « Si on peut arrêter de perdre de la logistique pour nourrir 200 000 personnes et qu’on peut l’affecter à l’armement et à la nourriture pour les soldats, ce serait mieux », souligne Xavier Tytelman, aviateur militaire.
Comment vont être évacués les habitants ? D’après le chargé des droits humains ukrainien Dmytro Loubinetsk, la Croix-Rouge et la Mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies devraient être présentes dans la zone afin de venir en aide à ceux qui vont partir pour l’ouest du pays. Les habitants du Donetsk seront évacués par voie terrestre, mais « surtout pas par avion ». Des trains et des transports seront affrétés. L’espace aérien ukrainien étant très contrôlé par la Russie, les risques sont grands, selon le général Paloméros, ancien chef d’état-major de l’Armée de l’air.
Que risquent ceux qui restent ? Ceux qui restent dans le Donetsk doivent s’attendre à subir le même scénario qu’à Marioupol. Après de longues semaines à résister, les 2 500 combattants ukrainiens, reclus dans le site sidérurgique d’Azovstal, s’étaient rendus aux forces russes. Ils sont depuis prisonniers, malgré les demandes auprès de l’ONU de Volodymyr Zelensky de garantir la vie et la santé de ces soldats. Des accusations de torture envers ces prisonniers émergent chaque jour. Face à cela, l’Union européenne a condamné vendredi soir « les atrocités commises par les forces russes ».
Selon Jean-Paul Paloméros, les habitants du Donetsk vont être bombardés, voire « russifiés », c’est-à-dire devenir russes par la force. Parce que « ce que prend la Russie, elle ne la redonne pas ». D’après la police nationale chargée de l’opération « 52 000 enfants se trouvent dans l’oblast de Donetsk ». Évacuer pour mieux rebondir ? Le général Paloméros salue par ailleurs une « décision courageuse et sage » de la part du président ukrainien, qui doit assurer la « souveraineté territoriale de son pays et préserver les frontières ». Il n’est pas question « de perdre un mètre carré de terre dans la zone ».
Selon lui, le choix de Volodymyr Zelensky n’annonce en aucun cas un retrait des forces militaires ukrainiennes du Donbass. Au contraire, les soldats « vont pouvoir se concentrer sur des lignes défensives face à la Russie », sans se soucier des populations sur place. Ces évacuations vont également permettre de résoudre « un problème secondaire », d’après l’aviateur militaire Xavier Tytelman.
De manière générale, 80 % de la population du Donetsk a fui face à l’arrivée des Russes. Parmi les habitants qui restent, certains sont favorables à l’envahisseur et le renseignent sur les mouvements de l’armée ukrainienne. Plus la région sera vidée, plus il sera facile pour l’Ukraine de reconnaître ceux qui ne la soutiennent pas.