Covid : 15 millions de français souffrent de dépression nerveuse !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
En temps de confinement, des millions de femmes et d'hommes perdent leur aspiration profonde à "être avec". La Macronie manipule, bidouille, piétine, modifie le psychisme de chacun. La manipulation culturelle était déjà la pierre angulaire de la culture libérale, f
15 MILLIONS DE FRANCAIS SOUFFRENT DE DEPRESSION !
1°)- JM Cordat : "la France est déjà le pays qui consomme le plus d'antidépresseurs"(sic).....
2°)-Brigitte Pascall : Cela ne sert à rien de culpabiliser les français, qui ont recours aux anti dépresseurs. Ma mère, qui a travaillé quelque temps dans un service psychiatrique, me disait que l'on donnait de pleines poignées de médicaments aux malades. Or, l'idée selon laquelle on va soigner la dépression avec un peu de chimie médicale est un tissu de contre vérités.
En temps de confinement, des millions de femmes et d'hommes perdent leur aspiration profonde à "être avec". La Macronie manipule, bidouille, piétine, modifie le psychisme de chacun. La manipulation culturelle était déjà la pierre angulaire de la culture libérale, faisant de nous des êtres dissociés dans une société devenue un champ de bataille, analyse Jacques Généreux dans son ouvrage : "La Dissociété", édition du Seuil, 1986. Livre prémonitoire, rédigé 14 ans avant le premier confinement intervenu le 15 mars 2020.
L'épreuve psychologique du confinement, non seulement légitime à 300% les propos de Généreux. Mais crée aussi de nouvelles inégalités abyssales :
1°)-entre une "caste supérieure" (politiques, journalistes, animateurs télé) non concernés par les contraintes du confinement, l'interdiction d'aller et venir. Pendant le premier confinement, je me souviens des propos triomphants de Laurent Ruquier, disant à Didier Raoult : "Moi, je prends les transports quand je veux" (sic). Et de cette sous-ministre de Macron, atteinte du Covid, prenant sans masque et de façon éhontée le TGV pour Marseille.
2°)-En revanche, l'épreuve psychologique du confinement enfonce au fond de la misère morale tout le Peuple français. Notamment les classes populaires moins socialisées que la classe moyenne.
On se souvient d'une enquête menée à la fin des années 80 par François Héran, aujourd'hui, Directeur de 'l'INED. Il s'agissait de noter sur un carnet toutes les personnes avec qui on avait parlées dans la journée. On arrivait à 9 personnes en moyenne, ce qui n'est pas mal. Evidemment, les classes populaires parlaient moins que les classes moyennes. Bien sûr, la famille, la voisine, le facteur, le syndicaliste de la boite, occupaient une place importante dans le réseau personnel de chaque salarié...
Or, surtout le premier confinement a "tué" cette sociabilité de proximité. La peur de l'autre, engendrée par le virus a favorisé le "chacun pour soi.", le triste et célèbre slogan libéral : "chacun sa merde !" Résultat : 15 millions de français confinés font de la dépression, note le Figaro : résultat somme toute "logique", même si ce chiffre est catastrophique sur le plan humain.
Le dérèglement psychique de millions de femmes et d'hommes est un problème politique aussi important que la lutte contre la pauvreté. A nous de dénoncer ce très grave problème oublié de tous. Et qui, hélas, ne figurera jamais dans l'agenda politique des sujets du moment. Silence montrant, implicitement, l'incroyable mépris, cynisme de la Classe dirigeante pour un Peuple français que, de façon consciente, il a diminué psychologiquement.
Les gueux, les sans nom, les sans grade, le nombre de consultations psychiatriques, qui explose à l'hôpital Sainte-Anne et dans les services de pédopsychiatrie : aucune importance : circulez, y a rien à voir...!
3°)-Confinement: «La vague de dépression qui arrive est inédite par son ampleur !"
Le Figaro, Publié le 23/11/2020
Confinement: «La vague de dépression qui arrive est inédite par son ampleur»
FIGAROVOX/TRIBUNE - 20% des Français ont des pensées suicidaires, précise même Damien Le Guay, citant la Fondation Jean Jaurès. Selon le philosophe, la vraie pandémie est celle de la dépression accentuée par les confinements et la crise économique, et les autorités publiques semblent ne pas en avoir pris la mesure.
Par Damien Le Guay
D’après une enquête faite par Santé Publique France, le taux d’anxiété des français a doublé en raison du confinement». 107617003/Kaspars Grinvalds -
Damien Le Guay est philosophe, il enseigne l’éthique de fin de vie, et est président du Comité National d’Ethique du Funéraire. Dernier ouvrage paru: 41 exercices d’hygiène spirituelle (Salvator).
Le ministre de la santé nous met en garde: «une troisième vague» est sur le point d’arriver et il faut tout faire pour l’éviter. Troisième vague liée à «la santé mentale des français» qui se dégrade à toute vitesse. Les chiffres sont en effet alarmants. Les psychiatres disent faire face à une «vague dépressive» inédite par son ampleur.
D’après une enquête faite par Santé Publique France, le taux d’anxiété des Français a doublé en raison du confinement. Fin mars 2020 on est passé de 13,5% à 26,5%. Puis, après le déconfinement la situation s’est améliorée. Et là, en novembre, le taux a retrouvé celui de mars 2020. La part des dépressifs, elle aussi à doublée. En mars 2020 on est passé de 9,7 à 19,9 %. Et là, de nouveau, avec le second confinement, on constate que 21 % de la population est en état dépressif - soit deux fois plus qu’à la fin de septembre.
Quant à la consommation des antidépresseurs (qui est déjà à un niveau élevé en France) elle a augmenté de 20 % durant le premier confinement. Et là aussi, avec le second confinement. Évidemment cela touche tout particulièrement les populations les plus affectées par le sur-isolement qui n’en finit pas: les jeunes, les précaires, ceux qui vivent dans de petites surfaces ou les professions à risque.
Ainsi, 20 % des Français envisagent de se suicider.
Une autre enquête toute récente (dirigée par la fondation Jean Jaurès) indique un climat suicidaire puissant - ce qui confirme le lien direct entre crise et suicide. Selon cette étude, 20 % des Français envisagent de se suicider. Et comme le précise l’étude, les «passages à l’acte», en règle générale, viennent plutôt après les crises que pendant. Autre enseignement de l’étude: les «violences conjugales», sur lesquelles le gouvernement et la sphère médiatique ne cessent de communiquer, ne concernent que 1% des français.
Les lunettes idéologiques mettent la focale au moment endroit. Et comme toujours, la prévention du suicide est le parent pauvre des politiques de santé publique. Chaque année, 9 000 personnes se suicident en France quand 198 personnes (chiffre officiel) sont mortes en 2019 en raison de violences conjugales.
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Que propose le ministre face à ces états dépressifs qui concernent un français sur cinq? Un allègement de ces mesures restrictives de liberté et de vie sociales, au moins pour ceux qui sont au bord de la détresse et pourraient même passer à l’acte? Non. Une vaste campagne de communication - aussi importe que celle mise en œuvre pour lutter contre les «violences conjugales»? Non. Un vaste Grenelle des unités psychiatriques hospitalières qui manquent chroniquement de moyens? Non. Un vaste remboursement des consultations psychologiques? Non. Alors quoi?
Certes, dit-il, «il n’y a rien de bénin quand on ressent de la souffrance», mais une seule solution est proposée: un numéro vert, une écoute téléphonique, qui s’ajoute à toutes les autres téléphoniques. C’est faire bien peu de cas des millions de traumatisés du Covid qui survivent tant bien que mal dans ce climat délétère d’isolement forcé - avec son lot de méfiances généralisées et de limitation drastique de la compagnie des autres. Ajoutons à cela un climat de peur jamais connu jusqu’alors. La peur d’être malade, d’être responsable de la maladie des ses proches. Une peur au carré. Elle est en novembre, dans ce spleen hivernal, encore plus forte, après tous ces mois de claustration.
15 millions français sont en dépression. 13 millions de français ont des pensées suicidaires
Comment s’en sortir quand l’avenir est lui aussi morose, que le travail a retrouver ne sera sans doute plus là? Comment quand les écrans dégoulinent d’informations angoissantes? Comment quand les autorités courroucées font d’incessants rappels à l’ordre? Notre cœur est toujours alimenté par une mortifère perfusion cathodique. Alors, comment vivre un peu moins mal quand tout est fait pour que l’ont meurt à petit feux?
Quand il est question du virus du Covid, «la vie n’a pas de prix» et tout doit être fait pour l’éviter. Tout. Mais de bonnes paroles suffisent quand il s’agit de contrer le virus des troubles psychiques. Depuis le début de ce long hiver du confinement qui dure depuis dix mois (avec, au milieu, une pause estivale), des alertes sont envoyées, des mises en garde faites. Pour le bricolage bâclé des enterrements, Boris Cyrulnik tout au début a annoncé d’innombrables futures petites catastrophes anthropologiques.
Des spécialistes ont alertés. Pour l’infantilisation des personnes âgées, la suspension des visites, et les risques d’une tristesse mortifère, Marie de Hennezel s’est insurgée. Des psychiatres ont tiré la sonnette d’alarme. Des responsables d’unité psychiatriques ont dit être submergés. Les indicateurs sont au rouge. 15 millions français sont en dépression. 13 millions de français ont des pensées suicidaires.
Mais, pourquoi ce «tout va très bien madame la marquise»? De toute évidence, la logique administrative a du mal à considérer les «blessures invisibles». Pas vu, pas soigné. Ajoutons, qu’il n’y a pas de psychiatres dans les instances de décision - conseil de défense ou conseil scientifique. La logique médicale soigne les corps mais néglige les âmes. On compte les respirateurs, quand les asphyxiés psychiques doivent souffrir en silence.
Olivier Rey parle à juste titre d’une nouvelle idolâtrie : celle de la vie nue
Et puis surtout, pour nos dirigeants omniscients ces «états d’âmes» dépressifs, ne peuvent pas être des effets des remèdes qu’ils sont si fiers d’avoir administrés au pays. Dire, comme le dit le ministre, que ces gens-là souffrent «du poids de la solitude» est assez méprisant pour ces étouffés du cœur, ces prisonniers du dedans qui vivent avec des tempêtes intérieures. Nous voyons bien que les soins sont réduits à la portion corporelle. Olivier Rey parle à juste titre d’une nouvelle idolâtrie: celle de la vie nue. On comprends mieux pourquoi les gens fragiles, dénudés, ont encore plus froid aujourd’hui.
«La raison est régulière comme un comptable», disait Georges Canguilhem, «la vie anarchique comme un artiste». Nous souffrons d’avoir un gouvernement de comptable, un Premier ministre soucieux du bon ordre des choses, un ministre tout pétri de raison hospitalière, et un président trop intelligent pour être artiste. Dommage pour l’anarchie de la vie!
4°)-Présentation de l'ouvrage rédigé par Jacques Généreux : "La Dissociété"
Analyse de l'ouvrage rédigé par Jacques Généreux "La Dissociété", édition du Seuil, 2006. Bien qu'il ait été publié en 2006, ce livre est d'une rare actualité, avec les deux confinements que nous venons de vivre en 2020. Dès 2006, l'auteur pointait les modifications psychologiques importantes vécues par l'individu "moderne". Notamment la perte de son aspiration profonde à "être avec".
Aujourd'hui, on présente l'ouvrage de Jacques GENEREUX, celui que l'on préfère : le plus profond, certainement le plus sincère : "LA DISSOCIETE", édition du Seuil, 2006..
Bien qu'il ait été publié en 2006, ce livre est d'une rare actualité, avec les deux confinements que nous venons de vivre en 2020. Dès 2006, l'auteur pointait les modifications psychologiques importantes traversant l'individu "moderne". Notamment la perte de son aspiration profonde à "être avec". l'isolement forcé que nous vivons en ce moment contribue à nous faire perdre notre sentiment d'appartenance à un groupe : travail remplacé par le télétravail. Engagement associatif, politique. Activité sportive, culturelle, etc...
Analyse de la mutation anthropologique de l'individu moderne. Chaque individu a deux aspirations : "être soi même", "être avec". La libéralisme ne cesse de torpiller chez nous notre aspiration à "être avec"
L'auteur pose son hypothèse dans le début du livre. "Pourquoi, alors que nous sommes intelligents, décidons-nous du pire plutôt que du meilleur...?" Pourquoi la majorité des français accepte-t-elle ce monde atroce forgé par le libéralisme triomphant ?
Peut-être, parce que la pire des solutions (obéir aveuglement à la culture libérale de la compétitivité généralisée) est aussi une source, pour nous, de jouissance narcissique. Parce que la consommation avide d'images, de "fringues" est pour nous un anesthésiant puissant ?
Les humains acceptent librement une société contraire à leurs aspirations, ce qui suppose un dysfonctionnement du sujet. Nous vivons dans une société inhumaine au sens le plus fort (destructrice de l'être humain), non pas contraints par un tyran, mais dans une certaine mesure "librement" : pensant (à tort) que la façon la plus spontanément humaine de se défendre contre la souffrance engendrée par le libéralisme, c'est de lui obéir aveuglement, de le conforter, plutôt que de le combattre.
Voilà pourquoi l'auteur propose 10 chapitres, démontrant cette hypothèse, dominés par cinq temps forts :
1)- Il part de la crise du politique, que l'on associe a une soit disant "impuissance" du personnel politique au pouvoir. Or, ce chapitre montre au contraire que cette pseudo "crise du politique" est associée à une montée en puissance sans précédent de l'Etat et du politique...C'est la volonté politique qui a choisi le chômage de masse et la pauvreté, alors que le discours "officiel" consiste à dire qu'on a tout essayé. Mais cela correspond en réalité à une PRIVATISATION DE L'ETAT, bureaucratie au seul service de la finance. En réalité, sur le strict point de vue économique, le libéralisme ne "profite" qu'à une infime minorité de riches.
2)- De la guerre économique à la guerre des uns contre les autres :
La politique libérale est d'abord UNE POLITIQUE DE MANIPULATION CULTURELLE, visant à transformer chaque être humain en guerrier hostile. La culture libérale lamine la solidarité nécessaire à toute action collective (politique par exemple)..Dans la vie privée (familiale), nous savons échapper au cercle vicieux de la compétition généralisée qui règne dans l'entreprise. Les libéraux répondent que "les salariés n'ont pas le choix", façon implicite de dire que l'individu n'a aucune marge de manoeuvre personnelle. Ce qui est contraire à une autre affirmation du crédo libéral, selon lequel chaque homme aurait "une initiative individuelle". Cette compétition à outrance est-elle conforme à la nature profonde de chacun ?
3)-Dissociété et société de progrès humain :
Chaque individu dispose de deux aspirations ontologiques : "être soi même", et "être avec" les autres. Il en résulte que nous sommes à la fois égoïstes et altruistes, attirés à la fois par le succès personnel et les plaisirs de la coopération. Ces deux aspirations sont en synergie : si l'une va bien, l'autre aussi. Si l'une fait mal, elle gâche le plaisir de l'autre. Or, la dissociété (vie stressante au travail, licenciements, chômage, exclusion, isolement...) tend à amputer l'aspiration à "être avec" au profit du seul individualisme : triomphant pour les traders, en berne chez les chômeurs isolés.
Donc, le libéralisme est une fausse conscience, qui disloque intimement l'individu, au lieu de lui permettre de réaliser ses deux aspirations profondes. Pourtant, la culture libérale s'impose à toute la planète.
4)- La culture de l'individu-roi prend ses racines dans l'esprit des Lumières :
L'enracinement de la fiction de l'individu autonome est une invention fondatrice de la modernité promue par les Lumières. Il s'agissait alors de réagir à la puissance d'un Roi ou du Clergé. Voilà pourquoi le culte de l'individu gagne aujourd'hui tous les esprits avec autant d'aisance, y compris les gens de "gauche".
5)- Une refondation anthropologique du discours politique :
En clair, le grand récit libéral fondé sur l'individu qui "s'épanouit" dans la lutte est une pure fable. En revanche, plus nous sommes efficaces dans cette société contre nature, moins nous nous révoltons. La culture libérale étouffe toute résistance. Voilà pourquoi, il est si difficile de construire un parti, une force politique se rebellant ouvertement contre les libéraux.
Le libéralisme stimule des satisfactions puissantes (narcissiques), qui compensent le délitement des liens sociaux. D'où la nécessité de multiplier les cercles de socialisation, famille, travail, parti politique, théâtre..., multipliant les liens de coopération : plutôt que d'accepter le modèle libéral de la compétition en solitaire.