Coronavirus : histoire d'une faillite de Macron et de son anti humanisme grossier !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Plus tard, les historiens seront très sévères. Lorsqu'ils analyseront les stratégies misérables mobilisées par Macron, afin de combattre le coronavirus, début 2020, ils ne mâcheront pas leurs mots : faillite, échec, débâcle, anti humanisme grossier : nos personnes âgées traitées comme des intouchables, des êtres de seconde importance, qui n'ont pas le droit d'être hospitalisées. Les pharmaciens français condamnés à faire de la prison pour avoir vendu un masque : alors qu'en Allemagne, on assiste à une véritable guerre des masques entre les länder (cf Le Canard Enchainé du 15 avril): c'est à celui qui en obtiendra le plus, afin d'éviter le coronavirus aux femmes et aux hommes de sa région.
1°)- Souvenons-nous de la crise politique générée par la canicule 2003
Ce que nous vivons, mais à la puissance dix, c'est la désinvolture de Jean-François Mattei, Ministre de la Santé, face à la canicule de l'été 2003, accompagnée d'une crise fournisseur des ventilateurs. Chacun fut livré à lui-même, avec des températures bien supérieures au 38 degrés annoncées par une Météo menteuse. : j'avais plus de 45 degrés sur mon balcon à Paris.
La crise sanitaire devient rapidement une crise politique. Les premières alarmes sont données par le journal "Le Parisien", puis Patrick Pelloux, responsable du service d'urgence, car les hôpitaux sont débordés.. En réalité, l'information a surgi par la bande, le canal officiel n'a pas fonctionné du tout.
Le gouvernement tarde à prendre conscience du drame humain. Mattei fut viré du Gouvernement du jour au lendemain. Son "crime" ? Avoir tardé à mettre en route le plan d'urgence. Avoir parlé de la canicule avec négligence dans son jardin avec son polo Lacoste, alors que cette chaleur avait généré 15 000 morts supplémentaires. Je me souviens de l'incroyable campagne de presse contre lui : "il avait failli" disait-on. "Un ministre de la santé est responsable de la santé publique des français". Même Chirac, silencieux pendant toute la crise, fut, à juste titre, très durement critiqué par l'opposition.
2°)- L'anti humanisme qui a présidé au non combat voulu par Macron contre le coronavirus en 2020 en France :
Dès le mois de janvier 2020, le risque d'une pandémie liée au coronavirus est connu des autorités françaises : le 29 janvier 2020, Louis Gauthier, ancien Secrétaire général de la Défense, s'inquiète auprès d'amis journalistes, d'un retard dans l'allumage du gouvernement Edouard Philippe. "Je en comprends pas, s'interroge-t-il, pourquoi ils n'ont pas encore déclenché le plan pandémie. On perd un temps précieux"(sic) (Le Canard Enchainé du 8 avril).
Au même moment, en Allemagne, on s'agite et agi rapidement : Le Figaro du 8 avril s’interroge sur le "succès" de l’Allemagne : 3.850 décès (près de 18.000 en France), un confinement moins strict, aucun discours guerrier… C’est que Angela Merkel, physicienne de formation, a saisi les enjeux de l’épidémie très tôt et commandé masques et tests en masse, dès la mi-janvier (ce qui n’avait pas alerté les Français). "Ne pas tester, c’est regarder le virus dans le noir. Dépister à grande échelle offre une photo en couleur", déclare le ministre allemand de la Santé. Avec des dépenses de santé comparables à celles de la France, l’Allemagne utilise mieux ses ressources, et les lits de réanimation ont été vite portés de 28.000 à 40.000. La médecine de ville a été mobilisée pour "les cas légers". Merkel n’a fait qu’une seule déclaration solennelle, et sa parole a été plus convaincante que celle de Macron. La discipline et l’esprit collectif des Allemands ont fait le reste.
En France, inutile de revenir en détail sur l'absence de masques et de tests. Tout a été dit sur le milliard de masques, que les différents ministres de la santé n'ont pas renouvelé, afin "de faire des économies" (sic). Thierry Amouroux, représentant d'un syndicat infirmier, raconte chez Berkoff (16 avril 2020), comment il a découvert, lui et ses collègues, l'absence de stocks de masques, à l'occasion d'une question parlementaire posée fin février ! Et d'ajouter : "à partir de là, notre quotidien, c'est de courir après le matériel manquant. Si on avait eu la fièvre Ebola, avec 60% de morts, on y passait tous ! "(sic).
Résultat : les français, qui ont compris que les masques de Macron arriveraient à la Saint Glin Glin, décident de se faire leur propre masque en coton, ou avec un sac d'aspirateur : certainement la meilleure initiative à prendre, afin de se protéger du virus.
S'agissant des tests, il faut attendre le lundi 13 avril, pour que Macron annonce une campagne massive de dépistage au coronavirus, à partir du 11 mai (Marianne n°1205 du 17 au 23 avril 2020).
Les français sont très en colère contre le manque de masques et de tests : 77% selon un sondage Odoxa. Mais, curieusement, "l'opposition" de gôche ( PS, EELV, PCF, FI), loin de relayer cette irritation populaire légitime, comme en 2003, est muette. Elle s'en tient rigoureusement à des critiques de détails, sans jamais prononcer les mots : FAILLITE ET ANTI HUMANISME. Elle ne veut surtout pas perdre son pactole au titre du financement de la vie politique : 22 millions d'euros rien que pour la FI.
Pour Macron et ses sbires, nous les sans nom, les sans grade, on est de la mie de pain, et je suis polie. Comme écrivait Gunther Anders, on assiste à "l'obsolescence de l'homme"(sic) : les êtres humains n'ont plus aucune valeur, "nous sommes tous des êtres jetables" disait Aimé Césaire.
A rebours de l'esprit des Lumières, L'Humanité a cessé d'être la pierre angulaire de la vie sur terre. La mort de masse initiée par Hitler pour les occidentaux est banalisée, avec de nombreux penseurs estimant que les bourreaux sont des "êtres ordinaires" (Harendt), ce que je ne pense absolument pas !.
Voilà pourquoi le programme du Rassemblement "Le Peuple d'abord" rassemblant le PRCF, le PARDEM, le CNSJS, les Insoumis Démocrates, les Franchement Insoumis, le courant interne/externe à la FI "Rupture, Pouvoir aux insoumis", se veut d'abord un laboratoire d'idées humanistes, qui vise à tirer vers le haut chaque femme et chaque homme, en leur assurant leur santé, donnant à chacun une vie décente, et le pouvoir d'agir et de décider à la base.