Coronavirus : histoire d'une faillite d'Etat !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie dans mon blog Médiapart le 17 janvier 2021
Coronavirus : histoire d'une faillite d'Etat et d'une déshumanisation de la médecine.
On reposte un article rédigé le 18 juin 2020, que l'on a actualisé au vu des développements récents de l'épidémie de covid-19
Plus tard, les historiens seront très sévères. Pointant les agissements misérables de la Macronie, contre l'épidémie de coronavirus, début 2020. Ils ne mâcheront pas leurs mots : faillite, échec, débâcle, refus de soigner le Peuple français, anti humanisme grossier, déshumanisation de la médecine et de la vie tout court : nos personnes âgées traitées comme des intouchables, des êtres de seconde importance, qui n'ont pas le droit d'être hospitalisées, ou déconfinées. Les pharmaciens français condamnés à faire de la prison pour avoir vendu un masque : alors qu'en Allemagne, on assiste à une véritable guerre des masques entre länder (cf "Le Canard Enchaîné" du 15 avril) : c'est à celui qui en obtiendra le plus, afin d'éviter le coronavirus aux femmes et aux hommes de sa région.
1°)- Souvenons-nous de la crise politique générée par la canicule 2003
Ce que nous vivons, c'est, à la puissance dix, ce que nous avons vécu l'été de la canicule 2003. La désinvolture de Jean-François Mattei, Ministre de la Santé, accompagnée d'une crise fournisseur des ventilateurs. Chacun fut livré à lui-même, avec des températures bien supérieures au 38 degrés officiels criés par une Météo France menteuse : on avait plus de 45 degrés sur mon balcon à Paris.
La crise sanitaire devint rapidement une crise politique. Les premières alarmes sont données par le journal "le Parisien". Les services d'urgence étaient saturés. Les Pompes funèbres annoncent le chiffre de 15 000 morts. En réalité, l'information a surgi par la bande, le canal officiel resté sur le triple zéro de la communication.
Le gouvernement ne prend pas conscience du drame humain. Puis, Mattei est viré du Gouvernement du jour au lendemain. Ce qui lui est reproché ? Avoir tardé à mettre en route le plan d'urgence. Avoir parlé de la canicule avec négligence dans son jardin avec son polo Lacoste, alors que cette chaleur avait généré 15 000 morts supplémentaires. Je me souviens de l'incroyable campagne de presse contre lui : "il avait failli" disait-on. "Un ministre de la santé est responsable de la santé publique des français". Même Chirac, silencieux pendant toute la crise, fut, à juste titre, très durement critiqué par l'opposition et la presse.
2°)- La déshumanisation de la médecine qui a présidé au non combat contre le coronavirus en 2020 en France :
2.1°)- Macron était au courant dès le mois d'octobre 2019 :
"L'épidémie de Covid-19 est un choc inattendu, auquel nous n'étions pas préparés" (sic) a déclaré solennellement CASTEX sur France Inter. Information fausse.
*Remontées d’information par les 3 médecins militaires encadrant la délégation française pour les JO militaire de Wuhan : 250 malades sur 298 de la délégation en octobre 2019 .
Mise en garde par un organisme de veille sanitaire US en novembre 2019.
Puis mise en garde par l’ambassadeur de France à Pékin concernant une grippe / pneumonie très virulente.
*De plus, et selon un article du "Canard Enchaîné" du 8 avril 2020, intitulé : "l'internationale barbouze avait prévu la pandémie" signé Claude Angéli, les différents gouvernements français (Sarkosy, Hollande, Macron) ont été régulièrement alertés du risque d'un grave virus épidémiologique respiratoire.
Ainsi, dès le début du mois de décembre 2019, le risque d'une pandémie liée au coronavirus est connu des autorités françaises, via Laurent Bili, ambassadeur français en Chine (info Canard Enchaîné). De plus, le 29 janvier 2020, Louis Gauthier, ancien Secrétaire général de la Défense, s'inquiète auprès d'amis journalistes, d'un retard dans l'allumage du gouvernement Edouard Philippe. "Je ne comprends pas, s'interroge-t-il, pourquoi ils n'ont pas encore déclenché le plan pandémie. On perd un temps précieux"(sic) ("Le Canard Enchaîné" du 8 avril).
Au même moment, en Allemagne, on agit rapidement : "Le Figaro" du 8 avril s’interroge sur le "succès" de l’Allemagne : 3.850 décès (près de 18.000 en France), un confinement moins strict, aucun discours guerrier… C’est que Angela Merkel, physicienne de formation, a saisi les enjeux de l’épidémie très tôt, commandé masques et tests en masse, dès la mi-janvier (ce qui n’avait pas alerté les Français). "Ne pas tester, c’est regarder le virus dans le noir. Dépister à grande échelle offre une photo en couleur", déclare le ministre allemand de la Santé. Avec des dépenses de santé comparables à celles de la France, l’Allemagne utilise mieux ses ressources, et les lits de réanimation ont été vite portés de 28.000 à 40.000. La médecine de ville a été mobilisée pour "les cas légers". Merkel n’a fait qu’une seule déclaration solennelle, et sa parole a été plus convaincante que celle de Macron. La discipline et l’esprit collectif des Allemands ont fait le reste"(sic).
2.2°)- L'Etat ne protège pas les français par un masque :
En France, inutile de revenir en détail sur l'absence de masques et de tests. Tout a été dit sur le milliard de masques, que les différents ministres de la santé n'ont pas renouvelé, afin "de faire des économies comptables" (sic). Thierry Amouroux, représentant d'un syndicat infirmier, raconte chez André Berkoff (16 avril), comment il a découvert, lui et ses collègues, l'absence de stocks de masques, à l'occasion d'une question parlementaire posée seulement fin février 2020 ! Et d'ajouter : "à partir de là, notre quotidien, c'est de courir après le matériel manquant. Si on avait eu la fièvre Ebola, avec 60% de morts, on y passait tous ! "(sic).
Résultat : les français, qui ont compris que les masques de Macron arriveraient à la Saint Glin-Glin, décident de se bricoler leur propre masque en coton : certainement la meilleure initiative à prendre, afin de se protéger du virus. Quatre semaines plus tard, Macron annonce sans rire l'utilisation massive de "masques alternatifs", soit une façon de rattraper maladroitement un train en marche, né de la débrouille populaire.
Personne en dit aujourd'hui, que si chaque français a son masque, il le doit, soit à sa débrouille personnelle. Au supermarché, à la pharmacie où il se rend, à son entreprise, à la Région qui a mis la main au porte-monnaie. Mais à ce jour, octobre 2020, on attend toujours les masques de l'Etat, ce qui montre l'incroyable crise de l'Etat stratège incapable de protéger ses habitants Et qui ne veut surtout pas le faire.
2.3°)- Les tests bidons de la Macronie :
S'agissant des tests, il faut attendre le lundi 13 avril, pour que Macron annonce une campagne massive de dépistage au coronavirus, à partir du 11 mai (Marianne n°1205 du 17 au 23 avril 2020). Pourtant, les tests ne sont pas homologués, car inutilisables, les "réactifs" ayant été vendus à des pays étrangers, qui y ont mis le prix. Pire encore, le petit banquier, avare des deniers publics, ne veut "tester" que les personnes présentant les symptômes, alors que 75% des contaminés au coronavirus sont asymptomatiques.
Christian Perronne dénonce justement chez Bercoff le scandale des tests PCR bidonnés. En clair, en France, on exige un CT de 40 alors qu'en Italie, on se contente d'un CT de 20. Soit la production de millions de "faux positifs". La "deuxième vague" de l'épidémie est une pure construction médiatique. On assiste à une réplique moins forte et moins sévère du virus qui a muté. Là encore, l'Etat est dans la communication, et non dans le registre d'une politique publique digne de ce nom.
Les français sont très en colère contre le manque de masques et de tests : 77% selon un sondage Odoxa. 39% à peine fait confiance à la gestion du covid-19 par la Macronie libérale. A l'occasion de l'épidémie de coronavirus, ils découvrent la fausse "médecine" régnant en France. Elle est menée dans l'intérêt des seuls labos, n'ayant aucune empathie pour la personne malade : la médecine est devenue une gigantesque boite à fric, les pharmaciens comme celui de l'Hôpital Henri Mondor, se plaignent de l'absence chronique de médicaments bon marché, qui n'intéressent pas le porte-monnaie de Big Pharma.
2.4°)-Macron n'a pas soigné le Peuple français :
En 2003, on avait cru que Mattei était un cas personnel. En 2020, on découvre le triomphe du fric sur la vie humaine, système consistant à ne soigner que les malades "rentables", capable de sortir 40 000 euros pour soigner une hépatite virale. Sur le modèle de Thatcher, qui, dans les années 80, a imposé une médecine anglaise, ne soignant plus les personnes âgées de plus de 70 ans : jugées trop chères et peu "rentables" !
Mais, curieusement, "l'opposition" de gôche ( PS, EELV, PCF, FI), loin de relayer cette irritation populaire légitime, comme en 2003, est muette. Elle s'en tient rigoureusement à des critiques de détails, sans jamais prononcer les mots : FAILLITE ET ANTI HUMANISME de la médecine libérale. Elle ne veut surtout pas perdre son pactole au titre du financement de la vie politique : 22 millions d'euros rien que pour la FI.
Le seul à avoir eu le courage de dire NON à Macron, dès la fin du mois de février est le Professeur Didier Raoult, critiquant l'absence de soins, un confinement massif qui n'avait pas lieu d'être.
Pour Macron et ses sbires, nous les sans nom, les sans grade, on est de la mie de pain, et je suis polie. Comme écrivait Günther Anders, on assiste à "l'obsolescence de l'homme"(sic) : les êtres humains n'ont plus aucune valeur, "nous sommes tous des êtres jetables" renchérit Aimé Césaire.
A rebours de l'esprit des Lumières, l'Humanité a cessé d'être la pierre angulaire de la vie sur terre. La mort de masse tristement initiée par Hitler pour les occidentaux est banalisée, avec de nombreux penseurs estimant que les bourreaux sont des "êtres ordinaires" (Harendt). A ce jour, on compte presque 40 000 décès dus au covid-19, et personne pour pleurer leur mémoire dans le débat public. Rien à voir avec l'émotion suscitée en 2003 par la mort de 15 000 personnes âgées. L'industrie du médicament, les médias aux ordres, les Politiques que l'on fait taire participent activement de cette déshumanisation de la médecine et de la vie tout court, que l'on brise au seul motif de l'âge du patient.
Voilà pourquoi le programme du Rassemblement "Pouvoir au Peuple" rassemblant le PRCF, le PARDEM, le CNSJS, les Insoumis Démocrates, les Franchement Insoumis, le courant interne/externe à la FI "Rupture, Pouvoir aux insoumis". Son porte-parole pourrait être soit Jacques Généreux, Jacques Sapir ou Jacques Cotta,*. Il se veut un laboratoire d'idées humanistes, et vise à tirer vers le haut chaque femme et chaque homme, en protégeant activement leur santé (ce qui suppose de nationaliser les labos, et les mettre au dernier rang), donnant à chacun une vie décente, et le pouvoir d'agir et de décider à la base.