Contre la social-démocratisation des esprits
Excellente analyse rédigé par notre ami marxiste Ernesto Monteagudo
1-1- << Contre la social-démocratisation des esprits >> en complément d'explication ... Ce que pourrait retenir un observateur impartial du monde des idées politiques ... 1 - L'idéologie dominante bourgeoise découle tout naturellement de l'épistémologie bourgeoise (= façon de percevoir les choses ) qui est une épistémologie marquée par le << non-dit >> , non-dit soigneusement occulté ! ...
1-2 - En conséquence, la conscience politique du prolétariat ne peut se construire que - contre - cette idéologie dominante, et pas à côté, en accompagnement , en s'accommodant de certains aspects de cette idéologie comme l'a toujours proposé la social-démocratie, ancienne S.F.I.O puis P.S , ou nouvelle en gestation à la France Insoumise ... Pourquoi ? parce que cette idéologie dominante est entièrement dévouée à la domination du monde du travail ! Et ce qui est gênant pour, cet aspect est dissimulé ou travesti ...
1-3 - Historiquement en France , il n'y a pratiquement que le marxisme léninisme avec ses imperfections qui a compris les enjeux de cette lutte idéologique de classe et qui s'est battu pour la constitution d'une conscience de classe ouvrière efficace et libératrice ...
1-4 - il n'y a que chez les militants marxistes léninistes du P.C.F qu'une compréhension de cette approche essentielle de la lutte de classe est aujourd'hui possible , mais c'est un point de vue personnel, lié à ma propre expérience.
2°)- Brigitte Bouzonnie : Dans un commentaire sous le texte pour le congrès du PCF préparé par Corinne Becourt, Secrétaire départementale PCF de Seine-Saint-Denis, Ernesto Monteagudo écrit :
"reconquérir une conscience de classe efficace, c'est pouvoir se débarrasser de la social-démocratisation des esprits, plus exactement aujourd'hui du social-libéralisme, qui règne en maître à gauche. Gauche qui n'est rien d'autre que la gauche du capital, et bien plus redoutable que la Droite et l'extrême-droite actuelle. Qui ne cessera de grandir jusqu'à devenir hégémonique, si un PCF digne de ce nom ne refait pas surface" (sic).
Oui, et en accord avec Ernesto, il faut se débarrasser de l'actuelle “social-libéralisation des esprits"(sic), à laquelle participe de plein pied la Direction de la France Insoumise. Les dirigeants de la France Insoumise ne sont pas anti système. Ils sont résolument dans le système qu'ils veulent faire perdurer, carrières politiques personnelles obligent. Lorsque Mélenchon se moque des “crevards à 3000 euros”, on voit bien de quel côté de la barricade, côté Bourgeoisie il se situe.
La FI ne remet pas en cause le capitalisme. La FI ne remet pas en cause la construction de l'Union Européenne supranationale voulue et téléguidée par les Etats-Unis. Avec Manon Aubry, il n’est plus question de sortir de la zone euro.
La FI s'est idéologiquement alignée sur la ligne centre gauche du PS actuel et des ex- Solfériniens, autrement dit : la gauche du Capital. L'objectif de la Direction de la FI vise seulement à AMENDER le système libéral actuel par quelques propositions de détail. Tel est son horizon indépassable. Tout en adhérant, participant plein pot à cet envoûtement idéologique au libéralisme, dont la Direction partage les valeurs les plus importantes. La cupidité de Mélenchon et de Corbière vaut bien celle d’un bourgeois classique.
1°)-Mélenchon et Corbière partagent aussi l' hyper-individualisme libéral conquérant, consacrant la victoire du faible sur le fort, comme le montre la violente lutte des places, qui préside à tous les moments forts du fonctionnement de la FI.
2°)- Jamais les élus de la FI ne contestent les inégalités sociales monstrueuses sévissant en France : ou, en matière d'écart des revenus, nous sommes passés d'un écart de 1 à 20 dans les années 60 à un écart de 1 à 400 aujourd'hui (chiffres Martine Orange). Jamais, le groupe parlementaire LFI ne conteste l'existence d'une poignée de puissants confisquant tous les pouvoirs, dont elle n'a jamais assez ; tandis que la masse du Peuple français est mis au rancart des décisions (cf La décision de Sarkosy et de Hollande de s'assoir sur la victoire du NON au TCE n'est jamais contestée par les 17 élus de la FI.
3°)- Jamais la FI ne conteste l'extrême férocité de la Bourgeoisie, quand elle se sent libre, laissant filer sciemment, volontairement la courbe du chômage : 1 million sous Giscard ; 6 millions aujourd'hui (Chiffres Dares). Comme écrit Alain Badiou : "il y a une férocité de la Bourgeoisie quand elle se sent libre. Ils veulent nettoyer tout ça vraiment. Et ils prennent exemple sur l'allemagne. En France, les réactionnaires (LREM) ont toujours suivi l'exemple de l'Allemagne. Or la bas, je le redis, 30% de la population est en état de grande pauvreté. Il faut le savoir. Il y a une pauvreté allemande massive de type américain. Est-ce que les gens ici se rendent compte que c'est vers ça qu'on veut les amener ? "(sic) ("Éloge de la Politique", édition Café Voltaire-Flammarion, 2017).
Oui, il faut lutter contre la gangrène de la social-libéralisation des esprits, y compris au sein de la Direction de la FI. Voilà pourquoi nous avons créé un rassemblement autonome de la France Insoumise au mois de juin 2019. Parce que "la jeunesse actuelle est clairement demandeuse d'une offensive politique extra systême (sic), dixit Alain Badiou sur la chaîne Public Senat de mai 2017.
Il faut revenir à ce qu'Alain Badiou appelle dans son dernier livre : LE MARXISME ORDINAIRE. Comme explique A Badiou, pendant Mai 68 et les années rouges qui ont suivi (1968-1978), quel que soit le parti dit de fauche, il existait un langage unanimement partagé par les partis et syndicats : une vulgate du marxisme : faire tomber le système capitaliste. Parvenir à une socialisation des moyens de production, à travers un programme de nationalisations. Les militants de la FI ont oublié le célèbre discours de Mitterrand à Epiney : "le socialisme, c'est la rupture ! "(sic). Beaucoup l'ont oublié : mais, tous les partis, du PS à LO, en passant par le PCF, le PSU, la Ligue, les groupuscules maosistes, etc. étaient d'accord pour rompre avec le capitalisme.
Et ça c'est fondamental, pour comprendre l'opposition à Giscard des “années rouges” : c'était une véritable opposition. Il n'y avait pas, comme aujourd'hui, une profonde complicité entre Macron et la Direction de la FI, respectueuse d’une ligne “macron compatible”, permettant au capitalisme mondialisé occidental de perdurer encore et encore en France.