Comment Soljenitsyne a menti en imposant le faux chiffre de 100 millions de morts !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie 2023
Comment Soljenitsyne a menti en imposant le faux chiffre de 100 millions de morts !
2-1-1°)- Comment Soljenitsyne a clairement menti, en produisant l’évaluation globale « sensationnalo-médiatique »(sic) de 100 millions de morts au Goulag, pour reprendre le mot de Zemskov(1), à la différence des déportés des camps nazis, qui, par honnêteté intellectuelle, n’ont jamais essayé de produire un chiffre global du nombre de morts dans les camps nazis.
Comment, matériellement parlant, techniquement, et alors qu’il était occupé à casser des cailloux au goulag, Soljenitsyne a-t-il fait pour élaborer, construire une estimation fiable du nombre de morts dans les camps soviétiques ? A aucun moment, la question ne fut posée, notamment lors de son entretien avec Pivot à l’émission « Apostrophes », ce qui montre l’extrême partialité, pour ne pas dire complaisance de ses intervieweurs.
En tant que prisonnier des camps, son attitude, consistant à imposer, brandir des chiffres globaux du nombre de morts en déportation ne va pas de soi. La lecture des témoignages, ouvrages des déportés dans les camps nazis montre au contraire de leur part, une grande réserve, et honnêteté intellectuelle. Jamais ils ne s’aventurent à proposer des chiffres globaux du nombre de morts à Auchwitz et des autres camps nazis, sauf à mentir comme des arracheurs de dents.
Le témoignage de Germaine Tillon, déportée au camp de Ravensbrück,
C’est notamment le cas du livre « Ravensbrück », rédigé par Germaine Tillon, déportée dans ce camp de femmes. Ethnologue de formation, et malgré toute la souffrance et les coups des kapos, qu’elle subit toute la journée, elle cherche à comprendre la politique d’extermination qu’elle subit. Elle réussit à identifier deux stratégies opposées d’extermination des déportés. Celle voulue par Hitler d’extermination rapide et totale de tous les prisonniers. Celle au contraire, voulue par Himmler de mise en esclavage de ces derniers. Ils sont chargés d’effectuer de lourds travaux de terrassement, la construction des V2, que personne d’autre ne voudrait faire.
Dans son livre « Le roman des damnés. Ces nazis passés au service des vainqueurs en 1945 », édition Perrin, Eric Branca, 2019, confirme cette seconde stratégie, expliquant comment Werhner von Braun passe de statut de pur génie à celui de parfait esclavagiste. Les prisonniers de guerre nazis utilisés au creusement de tunnels souterrains sont traités sans indulgence. Des milliers d’entre eux meurent d’épuisement, de privation et de manque d’oxygène.
Mais son analyse s’arrête là. A aucun moment, elle ne propose de chiffres globaux sur le nombre de morts au camp de Ravensbrück, voire dans les autres camps.
Le témoignage de Hermann Langbein, auteur de l’ouvrage « Hommes et femmes à Auchwitz », édition 10/18, 1975 et de Primo Lévi :
De la même façon, Hermann Langbein est auteur de l’ouvrage « Hommes et femmes à Auchwitz », édition 10/18, 1975. C’est un autrichien, prisonnier politique et figure de la Résistance de son pays, interné au camp d’Auchwitz. Il devient secrétaire d’un médecin SS de rang élevé, ce qui lui permet de recueillir une masse d’informations exceptionnelles. Il interroge d’anciens prisonniers ainsi que les bourreaux pour essayer de comprendre le système Auchwitz. Il consacre un chapitre intitulé : « la résistance », dirigée conjointement par les communistes et les socialistes ; Donne des statistiques du nombre d’évadés d’Auchwitz : 667 évasions. Il raconte l’incroyable dynamitage du crématorium n°3 opéré l’été 1944 par le sonderkommando, donnant lieu à une féroce répression : les kapos tirant au révolver et à bout portant sur les résistants. Lors du prochain appel, il manque plus de 227 détenus.
Le travail de Langbein est très minutieux. Dans la préface de ce livre, Primo Levi écrit que Langbein “a écrit le livre que lui rêvait d’écrire, mais dont il n’avait pas les informations nécessaires ». Mais ni Langbein, ni à fortiori Levi dans son livre : « Si c’est un homme », édition Pocket,1987, n’osent proposer d’estimation chiffrée globale, qu’ils n’ont pas les moyens intellectuels de produire.
Le témoignage de Charlotte Delbo et de Joseph Bialot :
Idem pour Charlotte Delbo dans ses livres : Aucun de nous ne reviendra, Auchwitz et après, aux éditions de minuit, 1970. Une connaissance inutile, édition de Minuit, 1970. Mesure de nos jours, édition de Minuit, 1971. Ou Le convoi du 24 janvier, édition de minuit, 1965. Idem pour le romancier Joseph Bialot, dans son livre de souvenirs à l’infirmerie du camp d’Auchwitz : C’est en hiver que les jours allongent, édition Point, 2002. Robert Anselme : L’espèce humaine, livre de la Pleiade, 2022. Jorge Semprun : l’écriture ou la vie, livre de la Pleiade, 2022, Elie Wiesel, la nuit, livre de la Pléiade 2022
Il existe donc une constance dans tous ces témoignages : une extrême pudeur dans les chiffres partiels cités. L’absence totale de chiffres globaux structurant tous ces témoignages.
Et donc, tout à coup, en rupture avec toute cette tradition de grande discrétion en matière de chiffres du nombre total de morts dans un camp de déportation par les prisonniers eux même, que Soljenitsyne, n’ayant fait que 13 mois de camp au Goulag, annonce le chiffre mirobolant de 100 millions de morts au Goulag. Chiffre sensationniste. Non sourcé. Non justifié. Non explicité. Comme un joueur de bonneteau sort un chiffre du chapeau. Et, à compter des années soixante-dix jusqu’à aujourd’hui 2023, plusieurs générations politiques prennent le chiffre de Soljenitsyne pour argent comptant. Comme le seul repère chiffré possible, lorsqu’on parle du nombre de morts au goulag.
Soljenitsyne n’est pas un prisonnier du goulag comme les autres : comme pourrait l’être par exemple un droit commun, comme le présente de manière fallacieuse la presse bourgeoise. C’est d’abord et surtout un idéologue de la droite la plus conservatrice. Il n’a de cesse, toute sa vie, de vomir sur le système et les dirigeants soviétiques qu’il exècre. Contrairement à une Germaine Tillon par exemple, il n’essaie pas de « comprendre » le système concentrationnaire dans lequel il vit. Ses contradictions, ses ambivalences. Il se venge, règle ses comptes avec un système idéologiquement différent du sien, nuance.
A partir de là, on ne peut pas attendre de lui des chiffres objectifs, une Vérité loyale, alors que lui en manque tellement vis-à-vis de l’URSS de son époque. A aucun moment il n’est objectif. Il ne cherche pas à dire la Vérité. Sa seule préoccupation, c’est de salir, diffamer pour toujours le régime soviétique.
Et en face de lui, les journalistes qui l’interrogent, style Pivot : au lieu de le remettre dans les clous de la réalité, le laisse parler avec complaisance. Dans la vidéo de l’INA, on voit Soljenitsyne caresser le bras de Pivot : une attitude qu’il n’aurait certainement pas si Pivot se conduisait en examinateur sérieux et impartial. Dans les années soixante-dix, toute la presse non communiste est complice avec lui.
En effet, comment expliquer notre naïveté à croire les bobards de Soljenitsyne ? Un élément de réponse vient de ce qu’on ne peut pas dissocier « L’archipel du Goulag » de toute la stratégie de mobilisation des idéologues antitotalitaires qui l’entoure afin de l’imposer aux français.
2°)-L’imposition du livre de Soljenitsyne est indissociable de toute une stratégie de mobilisation des intellectuels anti totalitaires (Jean Daniel, Claude Durand, Glücksmann, Claude Lefort, BHL…)
A ce stade, et devant les chiffres non sourcés manifestement erronés de Soljenistyne, toute la question est de savoir comment ils se sont imposés dans l’opinion publique française comme « allant de soi », détruisant du même coup tout le bien-fondé de la Révolution soviétique et de toute révolution à venir.
Nous faisons l’hypothèse que l’arrivée en France en 1974 du livre de Soljenitsyne L’archipel du Goulag est indissociable de toute une stratégie de mobilisation des intellectuels anti totalitaires (Glücksmann, Claude Lefort, BHL…), qui impose ce livre dans les têtes et dans les cœurs :
Pour rédiger cette partie de notre article, nous nous appuyons sur l’excellent ouvrage rédigé par l’historien américain Michael Scott Christofferson intitulé : les intellectuels contre la gauche, édition Delga, 2017.
M. Christofferson part du constat : « il est communément admis que l’Archipel du goulag a joué un rôle décisif dans la transformation de la vie politique et intellectuelle française au cours des années 1970 »(sic). Et de relater de façon très fine et concrète tous les débats intellectuels entourant la publication de ce livre.
Ce qui ressort de la lecture de ce chapitre du livre de l’auteur, c’est l’incroyable soutien dont bénéficie Soljenitsyne, -pourtant auteur inconnu de tous-, parmi les plus grands noms du champ intellectuel français. A la fin de l’année 1974, 600 000 exemplaires du livre sont déjà vendus sur les 1 million d’exemplaires que parviendra à vendre Soljenitsyne de son livre. On le rappelle : l’ouvrage fait mille pages, tapé serré.
Le rôle de fort soutien à Soljénitsyne joué par Jean Daniel :
Si le Parti communiste français, à travers les articles de Pierre Daix, critique sévèrement l’ouvrage, l’Archipel du goulag, dès sa publication, est fortement soutenu par Jean Daniel, Directeur du Nouvel Observateur, anti communiste notoire, dans une stratégie de mobilisation des intellectuels anti totalitaires (Glücksmann, Claude Lefort, BHL…). Celui-ci participe avec André Glücksmann, dès 1974 à une émission de Pivot : Ouvrez les guillemets, où il affronte Francis Cohen, Directeur de la revue communiste La nouvelle critique. Au cours de l’émission, Jean Daniel exprime sa frustration devant la disproportion tragique existant selon lui, entre l’importance de ce que nous apporte Soljenitsyne et la médiocrité des réactions qu’il suscite »(sic) : allusion à la polémique lancée par le PCF. Et d’ajouter que « la lecture de l’Archipel du goulag le tourmente comme un second holaucauste »(sic). Le soi disant mimétisme existant entre nazisme et communisme est mobilisé en guise de soutien à ce livre.
Jean Daniel est interviewé une seconde fois sur le livre l’Archipel du goulag par Pivot dans son émission Apostrophes du 11 avril 1975, ce qui montre le battage publicitaire à sens uniquement favorable, dont bénéficie le livre.
De son côté, Soljenitsyne est interrogé par la télévision française le 9 mars 1976 : autant d’interviews qui montrent tout le battage publicitaire, le bourrage de crânes à sens uniquement favorable, dont bénéficie le livre.
D’entrée de jeu, on nous « vend » le livre de Soljénitsyne comme LE livre du siècle, dont « l’importance » est reconnue par Jean Daniel, considéré alors comme le « grand intellectuel du moment ». Jean Daniel est alors considéré comme le must en matière de réflexion intellectuelle, malgré sa grande vacuité d’idées. On le sait car en 1974, on était abonnée au Nouvel Obs, à cause du renom de Daniel, même si, à la lecture on le trouvait déjà très vide, entre deux publicités de slips Mariner, l’édito creux de Daniel et un article mou de Jacques Julliard. Donc un avis favorable de la part de Jean Daniel était le meilleur sésame pour imposer l’Archipel du goulag dans les têtes et dans les cœurs, sans bénéfice d’inventaire critique.
L’appui enthousiaste de Claude Durand et des éditions du Seuil à l’Archipel du Goulag:
Le livre de Soljenitsyne est publié aux éditions du Seuil, excusez du peu pour un auteur inconnu des français. L’éditeur Claude Durand est l’infatigable promoteur de Soljenitsyne, car il détient non seulement les droits français de l’Archipel du goulag, mais aussi les droits internationaux. Il joue donc un rôle de soutien enthousiaste de ce livre, que l’on trouve dans toutes les librairies, y compris celles des petites villes de province et dans les grandes villes des pays étrangers.
L’appui du Monde, Serge July, Gilles Martinet, et de tous les intellectuels éminents du moment :
Le Monde fait une recension enthousiaste de l’Archipel du goulag. De son côté, Serge July défend activement le livre. Gilles Martinet, secrétaire national du PS entre 1975 et 1979, en charge des questions idéologiques, membre du conseil d’administration du Nouvel Obs critique à la télévision des remarques des communistes en défaveur de l’ouvrage de Soljenitsyne.
En 1974, Bernard-Henri Lévy juge que l’Archipel du Goulag offre la preuve irréfutable qu’il n’y a pas du bon et du mauvais, le socialisme et les camps…mais que la terreur (soviétique) n’est plus que l’envers de la doublure du socialisme sacro-saint »(sic). En clair le socialisme est mort.
Par ailleurs, arrêté par la police, Soljenitsyne est expulsé de l’URSS douze heures après. Cette expulsion donne lieu à la rédaction d’une pétition publiée par le Nouvel Obs n°503, le 18 février 1974. Parmi les éminentes figures signant cette pétition, on trouve Jean-Paul Sartre, J.M. Domenach, Pierre Daix, Germaine Tillion, Jacques Le Goff, Jean Cassou, Hélène Cixous, Dominique Desanti, Jean-Toussaint Desanti, Jean-Pierre Faye, Maxime Robinson, Alain Touraine, Pierre Vidal-Naquet, Michel Winock, Olivier Todd, Daniel Mothé, Paul Thibaud, Jacques Ozouf, Alexandre Astruc et Claude Bourdet.
On voit comment tout le champ intellectuel français se mobilise avec enthousiasme pour la cause Soljenitsyne, indépendamment de toutes les questions élémentaires de probité de ses chiffres jamais soulevés tout au long du débat public des années 1970.
Deux auteurs font de la défense de l’Archipel du Goulag leur fond de commerce : André Glüscksmann et Claude Lefort. Il faut savoir que Lefort est trotskyste, membre fondateur de la revue Socialisme ou barbarie avec Cornelius Castoriadis, qu’il quitte pour adopter un discours antitotalitaire virulent. De son côté, André Glucksmann, qui a grandi dans un milieu communiste, diplômé de philosophie, devient l’assistant de Raymond Aron, soutenu et financé par la CIA, comme le montre l’ouvrage de Jacques Pauwels : « 1914-1918, la grande guerre des classes », édition Delga 2016. Puis il milite pour la destruction de l’université de Vincennes et la Gauche prolétarienne. Il prône « la défense des salariés de LIP et des dissidents soviétiques comme Soljenitsyne sensés mener le même combat », ce qui montre le syncrétisme, pour ne pas dire la bouillabaisse de sa “pensée”. Comme Foucault, il abandonne toute idée de changement global au niveau national pour privilégier les micro-combats.
Claude Durand, éditeur on l’a vu de Soljenitsyne demande à Lefort et Glucksmann d’écrire un livre dans la collection « combats », qu’il dirige au Seuil, en faveur de Soljénitsyne. Glucksmann analyse le marxisme comme un langage du pouvoir qui l’empêche d’être du côté des persécutés de l’URSS »(sic).
La cuisinière et le mangeur d’hommes (Glucksmann) et un homme en trop (Lefort) sont les textes fondateurs du discours antitotalitaire des années 1970. Comme analyse le philosophe Alain Badiou, « BHL (mais le constat vaut aussi pour Glucksmann et Lefort) jouent le rôle en définitive très important de liquider tout ce que représentait l’intelligentsia révolutionnaire (de cette époque), du point de vue mondial (cf Eloge de la Politique, édition Café Voltaire, Flammarion, 2017.
On voit comment l’Archipel du goulag ne doit pas s’analyser comme un livre à part, mais comme la pièce maitresse de toute la stratégie anti totalitaire des années soixante-dix menée par des agents majoritaires du champ intellectuel français : parmi eux, notons le rôle actif joué par Jean Daniel, directeur du Nouvel Obs. Claude Durand, éditeur au Seuil, BHL, July, Le Monde, Pivot, BHL, Glucksmann, Lefort…
Résultat du matraquage scandé, répété depuis quarante ans, selon lequel il y eut 100 millions de morts au goulag: tous les équilibres politiques sont considérablement modifiés. Le parti communiste français s’effondre, d’abord sur le plan idéologique, puis électoral avec l’échec de Georges Marchais aux élections présidentielles de 1981. Le parti socialiste allié aux dirigeants états-uniens s’impose comme le premier parti de gauche. Hégémonique sur le reste de la gauche. Perçu « comme le seul recours possible » pour nombre de militants de gauche faussement, sciemment désabusés par l’idéologie anti communiste, fondée sur le seul mensonge. L’arrivée au pouvoir du PS en 1981 est vécue comme le seul changement possible à gauche. Et personne jamais ne proteste sur l’indigence et le caractère mensonger des chiffres de Soljenitsyne.
2°)-Comment le rapport Khrouchtchev s’impose dans les têtes et dans les cœurs
Préambule :
L’ouvrage de Grover Furr intitulé « Khrouchtchev a menti » exige de repenser complètement l’histoire soviétique, l’histoire du socialisme, Edition Delga. L’éditeur Aymeric Monville écrit : Dans son «rapport secret » de février 1956, Nikita Khrouchtchev accuse Joseph Staline de crimes immenses. Le rapport porte un coup terrible au mouvement communiste international, il change le cours de l’histoire. Grover Furr a passé une décennie à étudier le flot de documents provenant des anciennes archives soviétiques et publiés depuis la fin de l’URSS. Dans cette étude approfondie du rapport Khrouchtchev, il révèle les résultats étonnants de son enquête : pas une seule des « révélations » de Khrouchtchev n’est exacte ! Le discours le plus influent du vingtième siècle – sinon de tous les temps – s’avère une escroquerie.
Les implications pour notre compréhension de l’histoire de la gauche sont immenses. En fondant leurs oeuvres sur les mensonges de Khrouchtchev, les historiens soviétiques et occidentaux, notamment les trotskistes et les anticommunistes, ont véritablement falsifié l’histoire soviétique. Presque tout ce que nous croyions savoir sur les années Staline est à revoir. L’histoire de l’URSS et du mouvement communiste est à réécrire complètement.
“Khrouchtchev a menti” est un livre magnifique, un formidable travail de recherche et de raisonnement, clair et précis dans son écriture et palpitant dans ses découvertes et conclusions. En ce qu’elle revisite de vieilles sources et utilise le nouveau matériau des archives soviétiques, l’ouvrage de Grover Furr exige de repenser complètement l’histoire soviétique, l’histoire du socialisme et même l’histoire mondiale du XXe siècle.
Grover Furr a rendu un fier service au champ des études soviétiques en s’attaquant en profondeur au rapport secret de N. Khrouchtchev de 1956. Alors que certaines accusations lancées par Khrouchtchev ont depuis longtemps été rejetées par l’Occident et la Russie, par exemple l’idée que le chef de la police secrète Lavrenti Beria était un agent étranger, de nombreux autres points soulevés par G. Furr sont nouveaux et méritent une attention renouvelée. Robert W. Thurston, professeur d’histoire, Miami University ; auteur de Life and Terror in Stalin’s Russia, 1934-1941 (Yale University Press, 1998).
Que nous dit le livre Khrouchtchev a menti ?
Dans une enquête extrêmement précise, au ton dense, bourrée de tableaux, Gregory Furr montre comment le rapport Khrouchtchev de 1956 est un simple copié-collé des critiques de Trotsky des années vingt. Soit trente ans plus tôt. Par exemple, le supposé “culte de la personnalité” dont souffrirait Staline est un reproche fait par Trotsky pendant l’entre-deux-guerres. Malgré toutes ses recherches, on ne possède aucun texte prouvant que Staline plébiscitait ce culte. Au contraire, il refusait de participer à certains meetings, car il ne voulait pas se mettre en avant. Autre critique formulée par Khroutchev contre Staline : “Staline planifiait ses opérations militaires sur un globe terrestre”.
Gregory Furr réalise un tableau synthétique de toutes les affirmations proférées par Khroutchev contre Staline, pages 170-172 du livre. En particulier, les accusations faites à Staline “d’avoir pratiqué des répression de masses”. “Effectué des “listes d’exécution”. “Rédigé un télégramme sur la torture”. “Torturé Kossior et Tchoubar sur ordre de Béria”. “Déporter massivement des populations” : autant de “révélations”, qui se révèlent être, après examen, soit des mensonges purs. Soit des affirmations avancées par le seul Khroutchev, et donc non vérifiées. Soit des affirmations généralistes, par exemple, Staline a déporté massivement la population, sans apporter d’accusation et d’arguments spécifiques.
Toute la question est de savoir : pourquoi Khrouchtchev a-t-il menti ? Gregory Furr donne des éléments de réponse. En 1952, Staline voulait initier une trajectoire politique nettement différente. Enlever les privilèges aux apparatchiks du PCUS. Ces réformes visaient à supprimer le contrôle du parti sur la politique, l’économie, et la culture, et la remettre entre les mains des soviets élus. Pire encore, il avait décidé de réduire de plus de la moitié les salaires des cadres du PCUS. Ce qui fut accompli. Mais Khrouchtchev, une fois au pouvoir rétablit aussitôt les salaires d’avant, y compris, en se payant le manque à gagner sur plusieurs mois.
C’est ce qui expliquerait sa détestation aigüe de Staline. Sa volonté personnelle de se venger en rédigeant un rapport apocryphe en 1956.
Dire que le rapport Krouchtchev est une opération psychologique exige de repenser complètement l’histoire soviétique, l’histoire du socialisme. Et surtout le bie- fondé de l’idéologie anti communiste partagé par tout un chacun.
On voit comment l’idéologie communiste est directement battue en brèche, violemment concurrencée par des intellectuels non communistes. Par exemple, Hannah Arendt et sa supposée “banalité du mal” nazi, bénéficie (grâce à la CIA, dont on reconnait le mode opératoire) d’une publicité mondiale, qui la rendait elle-même surprise de sa propre notoriété : comme le montre un document sonore entendu sur France Inter au cours d’une émission de Intelligence service consacrée à la philosophe (décembre 2022).
Diffusion du rapport Khrouchtchev :
Le 25 février 1956, après dix jours de congrès du PCUS, où il ne s’est rien passé, l’apparatchik soviétique Nikita Krouchtchev prononce un discours de présentation de son rapport sur les crimes supposés de Staline. Le texte fait à peine 70 pages. Il n’a pas été conçu par Krouchtchev, mais par une commission présidée par X. Les accusations sont molles. Floues. Elyptiques. Non sourcées. Par exemple, le rapport Khrouchtchev écrit : « Staline n’agissait pas par persuasion, par explication et patiente collaboration avec autrui, mais en imposant ses idées et en exigeant la soumission absolue. Quiconque s’opposait à ses conceptions ou essayait d’expliquer son point de vue et l’exactitude de sa position était destinée à être retranchée de la collectivité dirigeante, et, par suite, « liquidé » moralement et physiquement »(sic).
Khrouchtchev procède par grandes affirmations. Mais elles ne s’appuient jamais sur des exemples précis. Contextualisés, où le lecteur apprendrait des griefs graves commis par Staline : fusillade immédiate d’un opposant par exemple telle année, à telle occasion. On sort de la lecture du rapport Khrouchtchev, peu convaincu(e). On a l’impression d’être davantage dans le registre de la critique de bas étage, que dans celui d’une critique clairement exposée. Assumée. Raisonnée. Argumentée. Chiffré.
Ainsi, Krouchtchev accuse Staline d’avoir mené la second guerre tout seul, et à partir d’un globe terrestre. Notre modeste connaissance de l’opération Barbarossa, guerre à l’Est, voulue par Hitler : et donc des différentes stratégies adoptées par l’armée soviétique dirigée par le Général Joukov, diplômé de l’école de guerre montre au contraire le rôle essentiel joué par ce dernier : tant lors de la bataille de Moscou de décembre 1941, où Joukov est aux commandes pendant sept jours et sept nuit sans dormir, buvant du thé noir pour « tenir ». Joukov également présent lors de la bataille de Stalingrad (juillet 1942-Janvier 1943). C’est Joukov, qui fait le choix de sacrifier des tireurs d’élites envoyés à Stalingrad en radeau poussés par des enfants, cachés sous la nourriture. Avec une espérance de vie de six jours. Tandis que de son côté, il prend la Wermacht à revers et en tenaille par une opération de grand encerclement. C’est encore Joukov qui téléguide l’opération Bagration, déplacement à l’Ouest de 600 kilomètres de l’armée rouge. La conduisant aux portes de Varsovie, alors que, grâce à une feinte de sa part et de Joukov, la Wermacht attend les russes plus au sud. C’est toujours Joukov qui rédige le plan de bataille de la prise de Berlin en avril 1945. Et qui mène les opérations. Naturellement, il soumet son plan à Staline qui l’amende sur un seul point, de façon très partielle.
Donc, la légende de Staline, non diplômé de guerre, menant seul la guerre contre la Wermacht à partir d’un globe terrestre (affirmation de Khrouchtchev) est un tissu de contre-vérités notoire, qui ne résiste pas à un examen même superficiel des faits.
Autre critique de Khrouchtchev vis-à-vis de Staline : il aurait pratiqué le culte de la personnalité. Une anecdote fait douter de l’existence de ce supposé culte. Un jour, après-guerre Staline voyage en URSS. Il est dans le train. Il arrive dans une localité. Tous les soviétiques se pressent pour le voir « en vrai ». Staline descend du train pour se montrer. Les russes sont très déçus : l’homme est petit. Vieilli. Marqué. Pas du tout à la hauteur de la figure du héros qui a battu les allemands lors de la seconde guerre mondiale, et qu’ils ont dans leur tête. Ce que voyant et très vexé de son côté, Staline décide de ne plus jamais rencontrer le peuple soviétique. Afin d’éviter de le décevoir. Ce qui montre chez lui une certaine réserve vis-à-vis du culte de la personnalité, dont il n’est pas foncièrement attaché. On peut penser qu’un dirigeant ivre de sa propre image, style Macron, aurait agi très différemment.
Il est évident que le rapport Khrouchtchev est un fake historique notoire, une opération psychologique incontestable. Comme écrit l’historien tchèque Hübl, « quand on veut liquider un Peuple, on commence à lui enlever la mémoire ». Nul doute que l’opération du rapport Khrouchtchev vise, non seulement à priver le Peuple soviétique de son histoire héroïque depuis la Révolution de 1917. Mais aussi et surtout à le priver de futur alternatif, lui, mais aussi tous les Peuples exploités par le capitalisme, tentés à un moment ou à un autre, d’effectuer la Révolution et d’appliquer dans leur pays l’idéologie communisme. Le fil rouge invisible du rapport Khrouchtchev peut se résumer à ces mots : « il n’y a pas de révolution populaire possible. Il ne vous reste plus qu’à crever la bouche ouverte dans le cadre du capitalisme, que l’on présente à tort comme « le moins pire des systèmes ».
3°)-La réussite de l’entreprise psychologique, se cachant derrière le rapport Khrouchtchev, vise à affaiblir, désespérer les militants communistes et de gauche critique.
Toute la question est de savoir comment le rapport Khroutchev, en dépit de sa grande médiocrité de contenu, le flou notoire entourant ses accusations, a réussi à s’imposer dans les têtes et dans les cœurs. Et sur toute la planète, comme s’il s’agissait d’un fait « solide ». « avéré ». « Incontournable ». « irréfutable ».
Nous faisons l’hypothèse avec Pierre Bourdieu que les idées n’ont aucune force intrinsèque. Que leur « importance » dépend des conditions sociales et culturelles entourant leur diffusion. Dans le cas d’espèce, force est de reconnaitre que le Rapport Khrouchtchev bénéficie des plus hauts appuis dans le champ politico-intellectuel : le New York Times. Le journal Le Monde. Palmiro Toggliatti, dirigeant du puissant parti communiste italien (PCI) et tous les « italiens », communistes de droite italiens mais aussi français, qui ont relayé, appuyé, défendu comme parole d’évangile le rapport Krouchtchev.
De façon générale, ce sont les intellectuels qui ont le plus défendu le bien-fondé de ce rapport. Inversement les militants de base d’origine populaire sont beaucoup plus réservés comme le montrent les militants du PCUS de Gorki, qui refusent tout simplement de croire les faits contenus dans ce texte (cf article rédigé par).
En effet, dans le peuple soviétique, les critiques sont minoritaires. Nombreux sont ceux qui défendent Staline « qui a mené le pays à la victoire sur le nazisme » (sic). Et « transformé un pays agricole arriéré en l’une des deux superpuissances mondiales » (sic).
L’attitude incrédule du peuple soviétique est intéressante. Aujourd’hui, on parle d’un retour de ferveur du peuple russe pour Staline. Mais en fait, il n’a jamais cessé.
Le reproche du culte de la personnalité, contenu dans le rapport, ne suscite que peu d’écho. En Géorgie, la diffusion du rapport génère même des émeutes favorables à Staline. A Tbilissi, le 5 mars 1956, plusieurs dizaines de milliers de personnes se rassemblent devant le monument de Staline, scandant des slogans : « Vive Staline, à bas Khrouchtchev ! ». Les émeutes se prolongent pendant cinq jours dans une ville en état de siège.
On montre le rapport à Palmiro Togliatti, responsable du PCI. A Maurice Thorez, responsable français du PCF. Bierut, responsable du parti communiste polonais. Tchervenkov, dirigeant communiste bulgare. Rakori, dirigeant hongrois. Walter Ulbricht, responsable communiste de la RDA. Au chinois Wang Chin-hsiang. Thorez et Togliatti connaissent suffisamment bien le russe, pour pouvoir traduite le texte.
Mais Thorez se montre distant. Il garde le silence. Trois jours après son retour d’URSS, il effectue un meeting salle Wagram à Paris. Pas un seul mot sur le rapport Khrouchtchev, comme le raconte Serge Depaquit, ancien responsable des jeunes communistes français à Hervé Hamon et Rotman dans leur livre « Révolution ». Le 9 mars 1956, après avoir fait quelques petites critiques à Staline, Thorez fait longuement applaudir ce dernier. De son côté, de retour de Moscou, Jacques Duclos, l’un des quatre délégués français présents à Moscou avec Maurice Thorez, Georges Cogniot et Pierre Doize, rend compte, le 9 mars 1956, du déroulement et des résolutions adoptées par le XXe congrès du PCUS devant les militants communistes de la région parisienne : sans rien dire du fameux rapport.
Même attitude réservée de la part des dirigeants communistes des Pays Bas. Ces derniers pensent que ce rapport est un « faux », produit d’une nouvelle et ignoble machination impérialiste ; Exactement la vérité. Comme écrit John Prados dans son histoire de la CIA, collection Tempus, livre de poche, 2017, Angleton, futur patron de la CIA, revendique la paternité du rapport Khrouchtchev comme un de ses plus beaux titres de gloire.
Inversement, Palmiro Togliatti prononce de vives critiques sur les « erreurs » de Staline au comité central du PCI. Le dirigeant communiste italien donne une interview remarquable le 16 juin 1956 dans la revue Nuovi Argumenti, reproduite le lendemain dans l’Unita. Il va beaucoup plus loin que Khrouchtchev dans ses critiques, affirmant notamment qu’il est indispensable d’analyser en profondeur les raisons du phénomène Staline, signe selon lui de la bureaucratie et de la déchéance du système soviétique.
Le « maillon faible » dans la chaîne du secret s’avère être aussi la direction du Parti communiste polonais. Désireuse de pousser dans la voie de la déstalinisation, après le décès, le 12 mars 1956, du très stalinien Bierut, elle fait traduire en polonais l’exemplaire du rapport secret qui lui a été remis à Moscou et le diffuse largement à 3 000 exemplaires parmi les responsables communistes polonais. Le document se vend au marché noir, pour quelques centaines de dollars, dans la petite communauté des diplomates et correspondants étrangers de Varsovie
Dans la presse occidentale, la première fuite du rapport Khrouchtchev parait le 4 juin 1956 dans le New York Times, sous la plume de Harrisson Salisbury, ancien correspondant américain à Moscou : en effet, fin mai 1956, le département d’État américain fait parvenir une copie de la traduction en anglais du rapport secret au New York Times, qui le publie le 4 juin. Le 5 juin 1956, une dépêche Reuteur en provenance de Bonn donne un résumé succinct du rapport mais exact. Le Monde publie un article sur ce rapport le 6 juin 1956.
On le voit : les réactions sont très différentes selon les pays et les partis communistes européens. Elles sont aussi très différentes, selon la catégorie sociale concernée : le peuple reste relativement indifférent aux accusations de Khrouchtchev, tandis que les intellectuels, sans bénéfice d’inventaire, parlent aussitôt de « crimes »(sic) qu’aurait commis Staline.
67 ans après la publication du rapport Krouchtchev, ce qui apparait clairement, c’est que ce sont les partis communistes dits « staliniens », qui résistent le mieux à l’entreprise de triste et fausse séduction du rapport Khrouchtchev. C’est le cas du PKK grec. Ou encore du Parti communiste belge. Il suffit d’écouter les vidéos, au passage très intéressantes de Ludo Martens, Responsable communiste belge, de culture très anti trotskyste, critiquant la notion de « purges staliniennes » de 1937-1938. Nullement impressionné, nullement culpabilisé par le nombre des supposés « victimes du communisme » qu’aurait soi-disant produit le régime stalinien, -il ne pratique pas l’autoflagellation de nombre de militants communistes comme par exemple un Bernard Pudal par exemple, bien au contraire ! Son exposé montre clairement l’importance du sabotage dans le régime stalinien de l’entre-deux-guerres. Dans les mines à l’Est de l’URSS, il montre comment les ennemis du régime mettent du sable dans les machines, de façon à diminuer fortement la production. Son propos se fonde sur la lecture du livre rédigé par un ingénieur américain, présent dans les mines pendant l’entre-deux-guerres, pour gagner de l’argent. Et qui n’a donc aucun intérêt personnel à mentir. Ou à défendre Staline par conviction idéologique.
Donc, on découvre le stratagème, on enlève le sable des machines. La production repart à la hausse : mais deux mois après, elle retombe de nouveau lourdement. De nouveau, on trouve du sable dans les machines…L’enquête ordonnée montre la responsabilité directe des apparatchiks locaux du PCUS, qui veulent faire échouer le régime stalinien.
On voit aussi, comment, sur la base d’un texte très médiocre, non chiffré, non sourcé, le rapport Khrouchtchev est magnifié, porté aux nues par tous les anti communistes de la planète, à commencer par le Département d’Etat, la presse bourgeoise. Un politologue et universitaire américain comme Bertram Wolfe (1896-1977) anticommuniste de premier plan : à qui il fait le jeu, au-delà de tout espoir. Où ceux qui veulent prendre leurs distances avec Moscou comme Togliatti, par des critiques de droite au communisme.
4°)-Le verbatim du début de la vidéo de Annie Lacroix-Riz sur la falsification de l’histoire soviétique précise : “Il s’agit de montrer comment la Révolution d’Octobre et la suite sont falsifiées, mais à un degré inimaginable, pour le commun des mortels. Tout un travail reste à faire sur les conditions de mise en oeuvre de la falsification de l’histoire soviétique. Et de citer ses deux livres de référence : “L’histoire sous influence” (1984) et “L’histoire toujours sous influence” : 2012. Cela pose le problème des “historiens du consensus”, dont le travail est rémunéré par la CIA. C’est clair que toute une opération politique a été mise en oeuvre en ce sens. Et qu’on la connait mal. Il serait nécessaire de mieux connaitre les milieux dirigeants politiques, patronaux, et un certain nombre d’universitaires influents, tant aux Etats-Unis qu’en Europe.
Il y a un très bon auteur américain, dont les problèmes de diffusion montent qu’il n’était pas en cour : Christopher Simpson, auteur de “Retour de Flammes”, 1988. Il s’est intéressé à la “reconversion” des responsables nazis en 1945 par l’Etat profond américain. Il a également écrit sur les universités, l’Empire us, l’argent dans les sciences sociales. Comment les universitaires des universités américaines les plus prestigieuses ont été engagés et promus par la CIA. Comment leurs travaux ont eu beaucoup de succès. Comment la CIA a assuré la diffusion de leurs livres. L’université de Harvard a été associée à des programmes de “connaissance” sur l’Union soviétique, qui n’avaient pas toute la scientificité requise. Il s’agissait d’engager l’université dans une tâche générale, visant à mettre à terre l’Union Soviétique. Comment l’université de Stanford a été associé dans un programme de contre insurrection : travail utilisé dans la répression des combattants vietnamiens, pendant la guerre du Vietnam.
Chez nous, il n’y a rien. Sigmund Diamond, progressiste américains, a montré la compromission des campus avec la Communauté du renseignement en 1945-1946. Ce livre n’est pas traduit. Hélène Schnecker a montré comment le McCartysme culturel était prêt dès 1939, avec une stratégie anti communiste aux Etats-Unis aussi délirante que chez nous. Par exemple, en se focalisant sur le pacte germano-soviétique, histoire de décaniller Staline. Elle a étudié la violence du McCartysme : comment les universitaires honnêtes, qui ne voulaient pas se faire corrompre, ont vu leur vie ruinée.
Dans une interview de la revue Génèses n°49, un universitaire américain aujourd’hui à la retraite raconte : “Je dois revenir sur cette période, qui m’a si profondément marquée, même si je n’étais pas communiste. Démobilisé en 1946, il était impensable de devenir communiste. Et il donne des exemples de personnes, qui ont perdu leur carrière aux Etats-Unis. Il fallait signer un serment à Berkeley et certains sont partis. Moi, j’étais tout jeune, et quand j’ai pris mon poste en 1948, j’ai du signer un serment de loyauté (sic).
Conclusion :
A ce stade, on sait aujourd’hui que Khrouchtchev a menti. Comme écrit Domenico Losurdo, philosophe marxiste italien, en préface de l’ouvrage de Grover Furr : ‘il (Grover Furr) a déjà démontré, sans l’ombre d’un doute, que comme le dit le titre de son ouvrage : « Krouchtchev a menti ». Le fait que l’auteur du « rapport secret » se soit comporté avec la vérité historique avec désinvolture et sans vergogne est aujourd’hui reconnu par une large historiographie. Mais désormais, les manipulations, ; les demi-vérités, les mensonges de Krouchtchev sont démontés les uns après les autres, et cela, avec une documentation difficilement contestable (…). Mais désormais, grâce au travail de Grover Furr, les historiens peuvent également s’atteler à cette tâche, finalement débarrassés du poids des légendes privées de tout fondement » (sic).
Comment l’imposition et le succès du livre L’archipel du goulag et du Rapport Khrouchtchev participe de cette société du mensonge, qui est la nôtre depuis les années soixante-dix !
Dans les années soixante-dix, la recherche de la Vérité structurait encore officiellement nos consciences. Et celles de nos intellectuels français. On les pensait en lien avec ce culte de la Vérité, qui nous vient du siècle des Lumières. De Rousseau dont la devise était : consacrer sa vie à la vérité. Et de l’Encyclopédie de D’Alembert de Diderot. Les philosophes du XVIIIème siècle pensaient avec naïveté, qu’il suffisait de publier la Vérité, pour que les gens, non seulement connaissent, mais disent la Vérité. En revanche, ils pensaient qu’une société saine était une société qui disait la Vérité : et sur ce point, on ne peut que leur donner raison. Donc, par exemple, très concrètement, on pensait qu’un Jean Daniel, Directeur du Nouvel Obs, se revendiquant d’une culture humaniste, « ne pouvait pas mentir ».
De la même façon, dans les années 1970, on prend pour argent comptant le chiffre de 100 millions de morts au Goulag produit par Soljenitsyne, car il est soutenu par tout un aéropage d’intellectuels éminents. Par exemple, Le Nouvel Obs des années soixante-dix est considéré comme un « phare » de la pensée. Se réclamant de surcroît de la culture des Lumières : outre Jean Daniel, Gilles martinet, responsable au PS de l’idéologie, Claude Lefort, ex-membre de la célèbre revue Socialisme et Barbarie. Bernard-Henri Lévy, intronisé par Pivot grâce à la célèbre émission d’Apostrophes de 1977, dont personne dans les années 1970 ne remet en cause son soutien à l’Archipel du Goulag et à Soljenitsyne au motif que ce chiffre serait faux. Idem pour André Glucksmann. Même les intellectuels communistes comme Francis Cohen et Pierre Daix, critiquant ce livre, ne font une contre-analyse sérieuse du chiffre de 100 millions de morts, comme l’effectue plus tard l’historien russe Viktor Zemskov.
Résultat, et comme écrit Michael Christoffersen : « Présenté comme le nouveau Dreyfus ou le nouveau Dostoïevski, qui de surcroit a révélé la réalité sur l’Union soviétique, le communisme et la Révolution russe, Soljenitsyne devient inattaquable »(sic) (Les intellectuels contre la gauche, édition Delga, 2014).
Nul doute qu’aujourd’hui, avec nos catégories de pensée 2023, on perçoit le livre de Soljenitsyne avec beaucoup plus de méfiance. Il est vrai qu’entre-temps beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. On nous a tellement menti sur tous les sujets : la fausse « arme de destruction massive » soi-disant possédée par Saddam Hussein. Tandis que Colin Powell, sous le double mandat de Georges Bush, agite sa fiole de poudre blanche aux Nations Unis, contenant un échantillon supposé de l’arme de destruction massive. Les faux charniers de Roumanie. Les supposées chambres de torture qu’aurait imposé Poutine en Ukraine en 2022. Les dix cancers frappant le Président russe : on se demande même comment il est possible qu’il puisse seulement prononcer quelques onomatopées devant une télévision, sans aussitôt s’écrouler sous le poids de ses nombreuses maladies. Les faux chiffres du chômage (moins de 3 millions) et de la pauvreté (9 millions), alors que nos recherches montrent qu’il existe entre 6,5 et 9 millions de chômeurs. 15 millions de pauvres vivant en dessous du seuil de pauvreté.
Les faux chiffres des morts du Covid annoncés chaque soir en 2020 par le Directeur de la santé, Jérôme Salomon, comme le montre le statisticien Pierre Chaillot dans son livre « « . Les faux chiffres des morts de la canicule l’été 2022, moins de 5000, alors qu’une étude européenne, venant de sortir évalue à plus de 60 000 le nombre de morts européens à cause de la trop forte chaleur estivale. Soit en France le quadruple du chiffre officiel. Les faux chiffres de l’INSEE sur l’augmentation du coût des loyers, comme le montre de façon stimulante l’économiste du CNAM, Philippe Herlin dans son livre : « « , qui étudie l’augmentation du prix des loyers sur longue période. Faux chiffres de l’INSEE sur le nombre de sans-abris. Faux chiffres des inégalités sociales et des hausses des salaires. Faux chiffre de la pauvreté, dont le chiffre est inchangé depuis dix ans (9 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté), alors que jamais les organisations caritatives n’ont reçu autant de monde, rien que pour manger.
Faux score de Macron le soir du premier tour des élections présidentielles du 23 avril 2017 : où le candidat LREM, crédité de 9% à 19 heures, “obtient”, grâce aux serveurs truqués SCYTL, 23% des suffrages exprimés, en siphonnant les scores des autres candidats, y compris ceux des petits candidats comme François Asselineau et de Philippe Poutou. Comment on le sait ? Un salarié de SCYTL confie même que Macron n’était pas le premier de la liste le soir du 23 avril 2023.
Sans oublier les tours de Manhattan, qui s’effondrent le 11 septembre, à cause d’un avion sensé les percuter. En vérité, les tours implosent à cause de la dynamite que l’on a préalablement entreposée à la base des deux immeubles. Ni la Cathédrale de Notre Dame de Paris brûlant curieusement en une heure top chrono, alors que son bois est réputé anti incendie. On n’a pas oublié le refus opposé par Macron et Véran, Ministre de la Santé de vendre de la Chloroquine au motif de sa supposée « dangerosité », alors que la Chloroquine est utilisée depuis cinquante ans, partout dans le monde, sans aucun danger. Mon ami Alain Kieffer raconte comment il fait son service militaire à Madagascar, où il travaille à l’infirmerie. Chaque jour, lui et ses camarades prennent de la Chloroquine. Pendant tout le temps passé, il ne note aucun malaise, tant de sa part que de celle des autres appelés. On n’a pas oublié non plus le décret de Véran refusant de vendre des antibiotiques, au motif de leur supposée « inefficacité ». Inversement, en pleine pandémie de Covid, le Doliprane est recommandé par la Macronie pour combattre le virus. De son côté, le Professeur Didier Raoult recommande chaudement l’utilisation des antibiotiques, tandis qu’il critique durement l’usage de Doliprane, comme il s’en explique dans son livre : « Epidémies, vrais dangers et fausses alerte »s, édition Michel Lafon, 2020.
On n’a pas oublié les mensonges en série vendus par la presse aux ordres et les chaines d’information, au point que nombre de mes amis et moi-même avons renoncé à regarder la télévision. Ni les mensonges sur les «passoires thermiques », obligeant le pauvre à isoler sa maison. Une hypocrisie et un mensonge de première ! Curieusement, le pauvre, qui n’a pas d’argent pour se payer du chauffage, aurait de l’argent pour calfeutrer sa maison. Le faux discours sur les passoires thermiques est, ni plus ni moins un transfert de culpabilité au sens Nietzschéen du terme. Depuis toujours, la lutte contre la pauvreté est de la responsabilité de l’Etat, non des particuliers. Par exemple, le programme des sociaux-démocrates suédois des années soixante prévoit zéro pauvre. Lorsqu’ils sont au pouvoir, ils appliquent leur programme. Avec le discours sur les passoires thermiques, l’Etat se dessaisit impunément de ses responsabilités historiques. Résultat : l’Etat ne cherche plus à bloquer les prix du chauffage, électricité, comme le faisait tous les dirigeants de droite et de gauche du capitalisme keynésien entre 1945 et les années quatre-vingts, analyse l’économiste de la régulation Robert Boyer dans son livre intitulé : « croissance, crise et accumulation », 1979. C’est au pauvre sans argent de se payer une maison « aux normes », avec le risque de ne pas pouvoir la vendre, si elle ne satisfait pas le « diagnostic », pour ne pas dire le contrôle tatillon et scandaleux, effectué auprès de chaque maison.
On n’est pas la seule à dénoncer le mensonge majuscule structurant notre société occidentale moderne. C’est le cas aussi de Chris Hedges, journaliste alternatif, ex-journaliste vedette du New York Times pendant quinze ans, qui écrit en 2015 : le mensonge est la pierre angulaire (sic) du capitalisme mondialisé occidental. On peut véritablement parler de régulation des peuples occidentaux par le mensonge, où la Vérité, comme la lumière du jour, n’a jamais sa chance.
Et Chris Hedges d’expliquer avec comment on en est arrivé là : « Le conflit en Ukraine a plongé le monde dans une crise géopolitique mais ce n'est pas, la seule crise que la guerre en Ukraine a exacerbée. La crise au sein de la presse occidentale inflige également des dommages qu'il juge irréparables. La presse aux États-Unis et dans la majeure partie de l'Europe fait servilement écho aux opinions d’une élite dirigeante et supervise un discours public, souvent déconnecté du monde réel, il discrédite ou censure ouvertement tout ce qui contredit le récit dominant sur l'Ukraine, même le plus factuel » cf vidéo 10 juillet 2023...
Dans son blog « La pompe à phynances », l’économiste Frédéric Lordon rédige un article très stimulant sur la « post-vérité », où il dénonce le renoncement des « élites » à dire la Vérité.
Même analyse venant de l’essayiste Lucien Cerise : « La réalité n’a plus aucune importance. Tout est fait pour créer des hallucinations collectives, partagées, normalisées. La réalité est falsifiée. On crée un monde parallèle de représentations venant se superposer sur la réalité des faits. Ce jeu d’écriture a ainsi permis de construire une « crise sanitaire » à partir de simples éléments de langage »(sic) (Gouverner par le chaos, ingénierie sociale et mondialisation, édition Max Milo, 2023.
Même critique de la part du marquis Louis de Dreslincourt, dont nous postons régulièrement les vidéos (Les entretiens du marquis) sur ce blog. Son analyse critique de l’actualité le conduit à dénoncer le mensonge permanent et quotidien imposé par la Macronie au pouvoir. Même topo de la part de Anne-Cécile Robert, journaliste associée au Monde diplomatique, auteur du livre : “dernières nouvelles du mensonges”, interrogée par le site ELUCID. Batiushka, prêtre orthodoxe russe, rédige un article intitulé : “l’art du mensonge” reposté ce jour sur le blog Lettre Politique Indépendante.
Même analyse aussi venant du journaliste Mickaël Faujour, auteur d’un article intitulé : « Post vérité : vers une non démocratie où les mots n’ont plus de sens », publié le 11 juillet 2023 sur le site ELUCID. Il écrit notamment : « De Biden à la valetaille LREM, il y a un même mépris des faits, de la vérité et du « principe de réalité », pour s'exprimer en termes freudiens. Si la presse parle de « post-vérité » et les citoyens de « gens sont déconnectés de la réalité », ce décrochement, cette absence d'expérience commune et partagée de la réalité est la source d'un délire. On croit – et pis, on croit convaincre – que ce qu'on perçoit et qu'on dit est la réalité – en dépit des preuves du contraire.
Et Denis Robert, fondateur de la Chaine Blast de tacler le mensonge permanent de Macron, titre d’une de ses vidéos.
Bien sûr, jusque-là, il y a des auteurs, qui dénoncent le mensonge, dans le cadre de leur analyse historique : on pense notamment à l’historienne Madame Annie Lacroix-Riz, qui pointe la corruption des élites de la IIIème République tout au long des années trente et leur choix de la défaite en 1940 effectuée en toute connaissance de cause. Ou la falsification de notre connaissance du communisme après-guerre, par les universités américaines prestigieuses : Berkeley, Yale, Hardward. On pense aussi aux analyses de Jacques Sapir, spécialiste de la Russie, dénonçant les mensonges occidentaux sur Poutine.
Mais ce qui est nouveau, c’est de voir toute une série d’auteurs (Chris Hedges, Frédéric Lordon, Lucien Cerise, Denis Robert, Batiushka, Anne-Cécile Robert…), qui dénoncent le mensonge en tant que tel. On voit comment le mensonge s’autonomise des autres sujets d’étude. Est étudié en tant que tel, autonomisé du contexte qui l’a rendu possible.
Aujourd’hui, une véritable prise de conscience s’opère, dénonçant l’importance et l’immensité du Mensonge organisant, quadrillant, structurant nos vies occidentales.
Batiushka, prêtre orthodoxe russe, auteur d’articles de géopolitique de grande qualité, raconte comment les soviétiques lisaient la Pravda de l’époque de Gorbatchev, car ils savaient que la vérité « était l’inverse » de ce que disait le journal. Cette anecdote sur la Pravda est très intéressante, car elle montre que les peuples ne sont pas dupes des mensonges que leur impose le pouvoir du moment. L’attitude des américains puis des européens consistant à délaisser leur télévision participe de la même prise de consciences des fakes news qu’on se reçoit dans les oreilles chaque seconde, lorsqu’on écoute la TV. Comme disait Talleyrand : « on peut tout faire avec des baïonnettes sauf s’assoir dessus ». De la même façon, on peut tout faire avec le mensonge sauf s’assoir dessus. Sur la durée, les peuples, y compris les moins politisés, comprennent qu’on leur balance des bobards XXL. Et qu’il n’y a rien à attendre de la lecture de la presse ou du visionnage des télévisons du pouvoir.
Du coup, on regarde notre passé récent, les années soixante-dix/quatre-vingts, notamment le bourrage de crâne entrepris par certains intellectuels de gauche non communistes (Jean Daniel, Bernard Pivot, Claude Durand éditeur, BHL, André Glucksmann, Claude Lefort), afin de nous vendre le livre de Soljenitsyne L’Archipel du Goulag. Et surtout nous convaincre de l’existence de 100 millions de morts au Goulag d’un regard nouveau. Avec beaucoup moins de naïveté que l’on a pu avoir à l’époque, lorsqu’on « gobait » les paroles de Soljenitsyne comme parole d’évangile. Le mensonge de Soljenitsyne n’est, ni plus ni moins, qu’un petit mensonge dans l’océan de bobards assenés, matraqués chaque seconde par les médias aux ordres dans une société occidentale pilotée par le seul mensonge.
La perfidie du rapport Khrouchtchev :
Mais ceci dit, on ne dira jamais assez l’ignoble perfidie du rapport Krouchtchev, qui a fonctionné comme un poison lent dans les têtes et dans les cœurs : démonétisant, décanillant, rayant de la carte du monde l’aventure communiste qualifiée de « mémoire défaite »(sic). « D’un passé qui ne passe pas »(sic) par l’historien Bernard Pudal, auteur d’ouvrages sur le parti communisme français et ancien militant communiste. Mais aussi, faisant sombrer dans l’amertume et la dépression, nombre de militants communistes et de gauche critique, à la fois déchirés devant ce qu’il appelle : « les victimes du communisme »(sic) et « la face d’ombre des régimes soviétiques »(sic) (cf Le communisme français, mémoires défaites et mémoires victorieuses depuis 1989. La France et son histoire. Enjeux politiques, controverses historiques, stratégies médiatiques, édition La découverte, 2008. Ne pouvant plus croire à une vraie idéologie de changement populaire de société. Le témoignage de Bernard Pudal montre le profond désarroi dans lequel tout communiste sincère et tout militant de la gauche critique est plongé, avec la publication de cette falsification de l’histoire, hélas prise au premier degré.
Et Vittorio Foa d’écrire : « Ils étaient des millions dans le monde entier, et aussi en Italie, les hommes et les femmes qui se disaient communistes : permanents, militants, électeur, sympathisants. Maintenant ils sont en partie silencieux. Leur passé est effacé de la mémoire . Ce silence, je le ressens avec acuité, presqu’avec obsession »(sic) (cf Le silence communiste).
Le faux rapport crée un sentiment de gâchis terrible. Irréparable. Un véritable tremblement de terre idéologique. Il en est de même des supposés 100 millions de morts au goulag annoncé par Soljenitsyne. Hélas, l’efficacité du rapport Khrouchtchev n’est plus à établir.
En conclusion, on ressent comme un tournis, un vertige, face à cette réalité historique fallacieuse, structurant notre connaissance du monde communiste. Tout reste à reconstruire idéologiquement parlant, avec notamment un Staline, qui sans être une blanche colombe, ne mérite pas tous les crimes, qu’on lui attribue, autrement que sur le papier du rapport Krouchtchev.
Je me souviens d’un débat avec mon ami Jean-Pierre Combe, militant du Pôle pour la Renaissance du Communisme Français. Il me disait que “lorsque toutes les archives sortiront, on découvrira un Staline gris”(sic). Et ce sera déjà une immense avancée par rapport à l‘imaginaire actuel de chacune et de chacun dans la France 2023, qui en fait un monstre, avec une face à la Lucifer, des crochets en guise de mains. “Deux hémisphères du cerveau deux fois plus grands que la normale” dixit un auteur d’une “biographie” de Staline que j’ai lue. Et je commence à penser que Jean-Pierre a raison.
A ce stade, on ne peut que prendre la mesure des mensonges énormes, pris pour vérité historique depuis le lycée. Et au moins poser le problème de notre compréhension fallacieuse de l’URSS, notamment à cause du rôle joué par nombre d’intellectuels” dits de gauche, contribuant, en relayant complaisamment le rapport khrouchtchev à la falsification de la réalité communiste.
A ce stade, il y a tout un travail militant à effectuer , consistant à faire connaitre les livres de Madame Annie Lacroix-Riz, Viktor Zemskov et Grover Furr. Notamment leurs critiques méticuleuses des 100 millions de morts annoncés par Soljenitsyne et le caractère fallacieux du rapport Khrouchtchev. On a l’expérience avec les contre-chiffres du chômage et de la pauvreté, que nous avons élaborés en 2011-2012 : 6,5-9 millions de chômeurs et 15 millions de pauvres. Ensuite, on a eu de cesse de répéter ces vrais chiffres dans mes articles entre 2012 et aujourd’hui : de façon à ce qu’ils « aillent de soi », pour mon petit groupe des lecteurs et amis. De la même façon, il faut créer une critique routinisée pointant la fausseté de 100 millions de morts au Goulag, afin de convaincre les gens.
On parle d’expérience : le simple compte rendu des livres de Annie Lacroix-Riz, Furr et Zemskov, s’ils ouvrent une porte, une fenêtre, ne suffit pas, pour que les gens, comme par miracle, changent d’avis : alors qu’ils ont été matraqués de mensonges depuis 50 ans à ce sujet.
merci..