Avec la T2A, la médecine hospitalière est mue par le seul souci de la rentabilité. Imposant un nombre maximal de "séjours", elle sacrifie le véritable "soin" prodigué au malade !
Verbatim de l'excellent discours du Professeur Hartemann, Chef de service en diabétologie de l'Hôpital La Pitié Salpétrière, lors de sa conférence de presse du 20 novembre 2021
1°)-Professeur Hartemann : “De traverser le trottoir pour venir à cette conférence de presse, je pensais : c’est un honneur d’être chef de service. C’est une reconnaissance par les pairs et les collègues. Et là, j’avais l’impression de venir à une sorte d’enterrement : celui de notre métier. Mais aussi celui de l’hôpital public. Cela nous fait chaud au coeur depuis quelques mois d’être dans la bataille, ce qui nous permet de tenir encore. On espère que cette bataille, on va la gagner…
Le cauchemar, il a commencé… Je vais vous donner des exemples concrets : on est 20 à démissionner à l’hôpital La Pitié-Salpétrière sur une centaine de responsables de structures. le cauchemar, il a commencé, lorsqu’on nous a dit que l’on devait produire du “séjour”, alors que nous, on avait l’habitude de pratiquer du “soin”. Et on s’est mis à avoir comme chef de service des tableaux EXCEL, tous les mois, où on nous disait :”ah là Bravo, vous êtes en vert, vous avez fait plus de “séjour”. “Ah, c’est pas bien vous êtes en rouge : vous avez fait moins de “séjours”. Avec les collègues, on était infantilisé : on se retrouvait à l’école avec des bonnes et des mauvaises notes. Et comme on a dit tout à l’heure, on a peur, parce que si notre activité baisse (moins de séjours) : on nous supprime des moyens. On nous supprime ce qui coûte à l’hôpital.
Je m’occupe d’une unité très lourde de 13 lits de patients diabétiques, avec des complications graves : gangrène, abcès, au niveau des pieds. Des patients difficiles à soigner, qui demandent beaucoup d’attention : morphine, insuline, transfusion, bloc opératoire, où on renvoie le malade…Je me suis rendue compte lors des réunions hebdomadaires, où on parle avec tout le personnel, je devenais une espèce de robot à dire : “quand est-ce qu’il sort ? Car dans ma tête, je me disais ; cela fait quinze jours qu’il est là. Il occupe la chambre : je ne vais pas pouvoir faire de “séjour”. Et c’est les jeunes infirmières qui me regardaient comme cela. Je n’étais plus éthique, et d’ailleurs, je leur dis : “pourquoi les patients sont là ?”
Le problèmes avec ces maladies chroniques, c’est que le patient n’est pas rentable. Quand vous rentrez avec un abcès, une gangrène, vous êtes rentable au début de votre hospitalisation. Si on vous débouche les artères, vous êtes encore rentable. Par contre, si on n’arrive pas à vous déboucher les artères, vous commencez à ne plus être rentable du tout. On va vous garder un certain temps car votre plaie est complète. Puis un jour, au fur et à mesure que le temps passe, l’hôpital commence à perdre de l’argent. Si par malchance, vous êtes amputé d’une jambe, vous redevenez rentable. Voilà où on ne est avec la T2A”(sic).
2°)- Brigitte Bouzonnie : Le professeur Hartemann montre comment l’activité complexe et artisanale de soin prodiguée à l’hôpital doit être une activité rentable organisée par un tableau EXCEL;
La transformation de l’hôpital en industrie est liée au besoin imposé de rentabilité. D’un système traditionnel où l’on soignait sans contrainte de vitesse, nous sommes passés à un fonctionnement guidé par la seule rentabilité, imposant le «flux » de patients le plus important possible, nécessitant de réduire leur durée de séjour.
La tarification à l’acte (T2A) a été initiée dans le plan hôpital 2007. Est apparue une « direction des soins » plaçant l’organisation des soins, y compris les Professeurs de médecine, les grands chirurgiens, sous la mainmise de l’administration des Agences régionales de santé (ARS). Ces ARS ont acquis les pleins pouvoirs en 2009 avec la loi HPST. La productivité devint le maître-mot. Puis fut mis en place fin 2012 le plan Copermo, « comité interministériel de “performance” et de modernisation de l’offre de soin ».
L’objectif est de parvenir à une restructuration technique d’un grand nombre d’hôpitaux. Cette nouvelle gestion de l’hôpital a généré une suppression importante de lits (100 000), afin de réduire le temps de séjour des patients. Et la suppression de 450 000 soignants.
Voilà pourquoi le programme du Rassemblement “Pouvoir au Peuple” préconise :
1°)- Suppression immédiate de la T2A, Plan Copermo…et toute forme de gestion de la médecine hospitalière par la rentabilité.
2°)- Suppression immédiate des Agences régionales de santé, où des technocrates incompétents, décident comment on doit “soigner” les malades. Et surtout s’en débarrasser le plus vite possible..
3°)- Nous demandons une grande réforme de l’hôpital public prévoyant un recrutement de 450 000 agents soignants (infirmières, aide soignantes, médecins), afin de combler le vide générée par la politique libérale. Nous réclamons aussi des hausses substantielles de salaires. Et de revenir à une médecine éthique et artisanale, guidée par le seul souci de guérir le patient.
4°)- Suppression immédiate de tous les vaccins Covid, au profit de l’Azithromycine (antibiotiques), la Chloroquine et l’Ivermectine. Vitamine D, Zinc, Ravintsara…