Comment 100 000 nazis ont été recrutés par les dirigeants américains après-guerre, aux plus hautes fonctions !
Article rédigé le 5 septembre 2023 par Jean-Pierre Combe et Brigitte Bouzonnie
1°)- Jean-Pierre Combe : Les services secrets et discrets des USA et des trusts états-uniens se sont attachés en 1944 à sauver les fascistes, les nazis et leurs complices locaux, bandéristes et autres, du juste châtiment de leurs crimes. Ils ont ainsi ramené aux Amériques Argentine, Brésil notamment) d'importants effectifs d'anticommunistes aguerris qui se sont immédiatement investis dans la répression des mouvements populaires de libération des nations latino-américaines, pour ne pas perdre la main en quelque sorte...
En même temps, les sympathisants du nazisme et du fascisme états-unien organisaient des écoles et des universités, pour maintenir et continuer l'idéologie nazie et fasciste importée d'Europe : notamment en enseignant aux enfants des émigrés de 44-45. Ce sont ces diplômés des idéologies fascistes qu'ils infiltraient ensuite, pendant les cinquième, sixième décennies et pendant les suivantes, dans tous les pays d'où leurs parents et grands-parents avaient été extraits, et ce sont eux qui forment en Ukraine les troupes du coup de force de Maïdan (automne 2013 - hiver 2014) et de la guerre anticommuniste, antipopulaire et antirusse qu'ils font depuis cette date!...
2°)- Brigitte Bouzonnie : Jean-Pierre, merci pour ce topo très intéressant, notamment le côté peu connu des écoles du fascisme. Mais je crois que tu es encore loin de la triste vérité, telle que Madame Annie Lacroix-Riz vient de la révéler, dans une vidéo de la librairie Tropiques intitulée « Boomerang américain » de juin 2023. L’historienne montre comment, en toute connaissance de cause, les américains ont recruté les pires crapules nazies, dès lors qu’elles étaient anti-communistes : et pouvaient les aider dans leur combat contre l’URSS après-guerre, dans le cadre de la « guerre froide ». Je vais reposter cette vidéo : elle le mérite.
L’historien et sociologue Lars Jorgenson évalue le nombre de nazis récupérés à 100 000.
Car les dirigeants américains n’ont pas seulement « exfiltré » les nazis aux Etats-Unis et en Amérique Latine : elles ont « reconverti » ces criminels de guerre aux plus hauts sommets de leurs institutions. C’est ce qu’explique l’historien gaulliste Eric Branca dans son livre : Le roman des damnés. Ces nazis passés au service des américains après 1945, édition Perrin, 2019 (1). Trois nazis notamment ont occupé les plus hautes fonctions après-guerre. Il s’agit de :
1°)-HEUSENBERG : Le Général Heusenberg est un ancien Chef de section des opérations de l’OKH, le commandement suprême de l’armée de terre, chargé entre autre de l’opération Barbarossa, notamment des modalités pratiques d’occupation de l’Union soviétique en 1942. 27 millions de russes perdent la vie. C’est lui qui coordonne l’offensive de l’été 1942 à Stalingrad. C’est donc lui aussi qui s’occupe du « nettoyage » politique et ethnique du Peuple soviétique, aux fins de « sécuriser » les arrières de la Wermacht. Heusinger a donc une lourde responsabilité dans la Shoah par balles, qui fait un million de victimes. Ainsi, c’est lui, qui ordonne notamment le répugnant massacre du ghetto de Minsk.
(1)-Albert Speer, Walter Schellenberg, Reinhard Gehlen, Rudolf Diels, Otto Skorzeny, Ernst Achenbach, Kurt Kiesinger, Hjalmar Schacht, Friedrich Paulus, Wernher von Braun, Hannah Reitsc
Et ce n’est pas tout : Heusinger est l’officier supérieur qui a parlé plus de 700 fois à Hitler, le plus souvent à Rastenburg, la « tanière du loup » d’Hitler. Pourtant, en 1945, Heusinger ne subit aucun purgatoire. Il devient le responsable de la nouvelle armée allemande avant de devenir numéro un militaire de l’OTAN.
En mai 1945, il se rend aux américains en leur donnant sa précieuse documentation sur la puissance militaire soviétique. Heusinger n’est pas condamné à Nuremberg. Avec Gehlen, Heusinger est recruté par la CIA pour créer le BNB, service de renseignements de la RFA. Il s’agit en réalité d’une CIA bis, dont les ordres viennent directement des États-Unis.
2)-GEHLEN : le nazi Reinhard Gehlen est en rapport constant avec Walter Schellenberg, bras droit de Heydrich. Gehlen collabore avec l’Institut Wannsee proche de la SS, afin de constituer une documentation économique et sociale précise sur l’Union soviétique. Sous la houlette de Gehlen, l’institut Wannsee se mobilise pour préparer la guerre à l’Est. Grâce aux informations corrigées de Gehlen, la Wermacht peut atteindre la ville pétrolière de Maïkop le 9 août 1942 alors que la guerre a été déclarée le 22 juin, soit 49 jours.
De plus, afin d’asservir la Russie, Gehlen s’appuie sur les nationalistes slaves, notamment indépendantiste ukrainien Stépan Bandera. Emprisonné et condamné à mort en 1936 par les russes, Bandera est libéré par les allemands, enrôlé dans la SS de Heydrich. Himmler est opposé à une nation ukrainienne. Mais le 1er juillet 1942, Bandera proclame l’Ukraine indépendante. Colère de Hitler qui fait arrêter l’imprudent. La ligne Himmler triomphe.
Entre 1941 et 1945, on compte 7,7 millions de victimes civiles et militaires, rien qu’en Ukraine : Gehlen y est pour beaucoup.
En 1945 Gehlen se rend aux américains afin d’éviter le GRU. Durant le procès du tribunal de Nuremberg, son nom n’est jamais cité, collaboration avec les américains oblige. En 1946, de retour en RFA, il collabore avec la CIA, et forment les « organisations Gehlen ». Parmi ses collaborateurs, on compte un certain Klaus Barbie qui a torturé Raymond Aubrac. Obligé Bertie Albrecht à se suicider, pour ne pas dénoncer ses compagnons de résistance. Mais aussi Bandera l’Ukrainien. Et Oscar Reile qui a capturé et torturé Jean Moulin.
C’est lui qui met sur pieds les réseaux Stay Behind (réseaux Gladio), c’est à dire, les armées secrètes de l’OTAN, visant à empêcher « le communisme de triompher en France » et en Italie. Dresse la liste noire des individus à liquider. Gulio Andreotti reconnaît l’existence de ces réseaux Gladio en1990, devant une commission du Sénat.
3°)- Wernher Braun, ancien responsable des V2, devenu après-guerre responsable du programme Appolo. Braun est un brillant chercheur en mathématiques, physique, chimie, etc. En 1932, il est nommé responsable de la station expérimentale de Kummersdorf-ouest, voué aux essais de fusées. Puis nommé à la tête de Pennemünde, complexe géant en mer Baltique. Il essuie de nombreux échecs, mais persévère, et lance une fusée dépassant les 5000 kilomètres heure. En 1937, il adhère au parti nazi. En1942, le V2 est mis en fabrication. Pour aller jusqu’au bout de sa réalisation, Braun, sous la supervision de Himmler, se transforme en négrier, puisque les ouvriers spécialisés affects à cette tâche sont des prisonniers de camp de concentration, ade Dora streint au travail forcé. Par milliers les détenus meurent de privations et de manque d’oxygène. Les V2 pulvérisent un pâté d’immeubles à Maisons-Alfort, puis Londres Anvers, Bruxelles.
Après-guerre, grâce à l’OSS et Truman, non seulement il n’est pas fait prisonnier, mais recruté lui et 125 de ses collaborateurs dans des conditions exceptionnelles. Avec lui, on compte le Colonel de la Gestapo, Holger Toftoy, qui aide le gouvernement américain à affecter aux meilleurs places us, les chercheurs allemands compromis dans le nazisme. Braun devient l’ami de John Fitzgérald Kennedy. En 1958, la NASA est fondée, et Braun devient le responsable de ses programmes.
Conclusion :
Le livre d’Eric Branca fait le portrait de 12 nazis passés au service de l’État profond. Mais il ne s’agit que la partie émergée de l’iceberg. Qu’une pièce de puzzle dans la construction de l’État profond américain. En effet, il faut y ajouter aussi le rôle idéologique considérable joué par la firme IG-Farben théorisant, contre l’avis d’Hitler, l’idée d’un « état mondial » chapeautant des nations en ruine, sciemment mises à la poubelle. Il faut aussi avoir à l’esprit le livre remarquable de Jacques Pauwels « Le mythe de la bonne guerre, où il montre « la longue complicité existante entre Hitler, Goering et les patrons des grandes firmes américaines : ITT, Ford, Général Motors. Les longs repas entre les patrons américains et « Monsieur Goering » tant admiré par ces derniers. Donc on voit comment l’intellectuel collectif nazi est passé avec armes et bagages au service de l’État profond : et 50 ans après, personne ne moufte considérant cette trahison des services secrets américains comme « normale », « allant de soi ».