Comme un vol de vautour, hors du charnier natal !
Article rédigé le 17 mars 2022 par Aymeric Monville
La photo représente Béchamel, traînant son ennui à Odessa, il y a quelques jours.
"Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde",
comme le disent "Les Fleurs du mal".
A ses côtés, Maksim Marchenko, qui s'est fait connaître dans le Donbass comme commandant du bataillon Aïdar, l'une des plus odieuses unités dans la guerre contre les Républiques sécessionnistes.
Le penseur que le monde nous envie ne s'était pas précipité à Odessa en 2014 quand on y brûlait vifs les syndicalistes et les communistes, assassinés par pur sadisme mais aussi pour semer la terreur qui dure depuis huit ans.
B.H.L. ne s'était pas déplacé car ça fait longtemps qu'il sait choisir ses morts.
Danielle Bleitrach, elle, y était allée à l'époque. Et avait témoigné dans son livre "URSS vingt ans après. Retour de l'Ukraine en guerre" (co-écrit avec Marianne Dunlop, éditions Delga, 2015).
Et voici ce qu'elle écrit récemment sur son blogue, en apprenant que c'est ce même Marchenko qui dirige désormais la défense d'Odessa :
"Pendant qu’il pleurniche à la télévision, Zelenski agit de la manière dont il a toujours agi, comme un fasciste qui, pour s’en mettre plein les poches, s’appuie sur les nazis de son mentor Igor Kolomoïski, et il nomme dans Odessa, la ville russe par excellence, celle du Potemkine, comme gouverneur un néo-nazi jusqu’ici à la tête du bataillon Aïdar dont les crimes ont été dénoncé par Amnesty international. Depuis des années le silence est organisé, y compris dans la presse communiste, sur les horreurs qui ont lieu dans l’est et le sud de l’Ukraine.[...] On a créé dans le PCF une méconnaissance totale de ces faits et après on les invite à manifester aux côtés de ces gens-là. C’est une forfaiture. Est-ce que la mairie de Marseille qui se souvient qu’elle est jumelée avec Odessa va continuer à soutenir un néonazi après avoir ignoré l’assassinat de la maison des syndicats dont un jeune communiste de dix-sept ans ?"
Je joins les références de son livre :
https://editionsdelga.fr/.../urss-vingt-ans-apres-retour.../
Et de son article :
https://histoireetsociete.com/.../un-neo-nazi-ukrainien.../
En lisant l'article d'analyse de "Vzglyad" que Danielle Bleitrach joint à son analyse, vous comprendrez ce que peut signifier, pour la population d'une des villes historiquement les plus russes d'Ukraine le fait d'être prise en otage par un nazi jusqu'au-boutiste couvert de l'immunité du si télégénique président ukrainien : les rafles, les boucliers humains, la politique de la terre brûlée.
D'autant que, adoubé par B.H.L. le temps d'une petite balade narcissique, Marchenko va certainement bénéficier d'un blanc-seing auprès de nos rédactions. Et pourquoi pas d'un statut de héros de la démocratie.
Aymeric Monville, 17 mars 2022