Carrefour supprime 2000 emplois. 2000 salariés qui ne retrouveront plus jamais d'emploi en CDI...!
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 20 janvier 2017
Carrefour supprime 2400 postes. Cette décision participe de la mainmise renforcée et complète de la Classe dirigeante sur la France, grâce à l'arrivée par ruse de Macron au pouvoir, afin de la gérer et l'exploiter à son profit, comme il n'a pas été possible de le faire depuis les sombres années de la Collaboration.
Loin de s'opposer à ces charrettes massives de salariés qui, comme chacun sait intuitivement, ne retrouveront plus jamais d'emploi, le Pouvoir actuel, sous des postures hypocrites "neutres", encourage en réalité la décision de Carrefour : tellement "Macron + la Bourgeoisie française à l'offensive sont persuadés que leur infériorité sur le marché mondial est lié à un coût exagéré de la main d'oeuvre"(sic), dit fort justement Alain Badiou dans son ouvrage : "Eloge de la politique", édition Café Voltaire-Flammarion, 2017. Il en résulte donc une férocité de la Bourgeoisie, qui veut sciemment, volontairement, un volant de pauvres plus important que celui qui existe actuellement.
Il y a une férocité de la Bourgeoisie à écraser socialement le Peuple français. Ce qu'elle fait méthodiquement depuis la fin des années 70, où, grâce à la mondialisation des échanges et la casse du statut du salarié fordiste, elle a laissé filer sciemment, en toute connaissance de cause la courbe du chômage : 1 million de chômeurs sous Giscard, 6 millions aujourd'hui. Si l'Allemagne est un pays de grande pauvreté avec 30% de la population concernée, la France n'est pas mal non plus : le chiffre de 9 millions de pauvres de l'INSEE est un faux. Selon mes calculs, j'arrive à 15 millions. Et les bénévoles des organisations caritatives nous disent de multiplier le chiffre de l'INSEE par trois. Le Secours populaire évalue à 30% avec les enfants et les conjoints le nombre de pauvres dans la société française.
Toute la question est de savoir jusqu'où les gens ordinaires se rendent compte de la pauvreté croissante de la France, résultat d'une stratégie consciente des "élites" qui la gouvernent. Les hommes politiques refusent de parler de la question sociale dans les médias. Saluons donc l'intervention vigoureuse de Mélenchon hier, sur RTL, qui, devant Marc Olivier Fogiel, a dénoncé le plan de suppressions d'emplois voulu par Carrefour. Au même moment, sur BFM-TV, les journalistes tout ce qu'il y a aux ordres du pouvoir s'interrogeaient sur la légitimité d'une telle entreprise : discussion qui ne va pas de soi sur la chaine de Drahi. Comme si l'air du temps était en train de changer. Comme si ce qui "allait de soi" hier encore, commençait à poser problème dans un France, où les hôpitaux et les prisons sont en grève. Créant une ébullition sociale. Un réveil des luttes catégorielles à défaut d'un réveil de l'Histoire.
Sur le champ des idées, quelque chose est en train de changer : la colère sociale des sans nom des sans grade que nous sommes accède, -chose rare- dans la bulle médiatique des sujets dont on parle. Et personne en face pour défendre la vieille idéologie libérale apparue dans les années 1980, aujourd'hui agonisante sur le bord du chemin. Dont plus personne ne veut. Dont plus personne ne croit. “Chacun sait que le neuf en politique est le résultat de l'action de milliers d'inconnus, et qu'il nait sur des pattes de mésanges, comme écrivait Camus ("Actuelles", 1950).
Jamais notre programme de Pouvoir au Peuple en 51 propositions, n'a été autant d'actualité. Jamais il n'a été aussi en phase avec une jeunesse éduquée et des salariés violemment anti système. Jamais n’a été aussi urgente notre proposition visant à mettre en oeuvre un communisme autogestionnaire, à travers un pouvoir de décision donné à chaque comité d’entreprise,