Avec ses réformes libérales à marche forcée, Macron ouvre la boite de Pandore de la lutte des classes. Elle n'est pas prête de se refermer...!
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 14 mars 2019
Nul doute : la mobilisation à venir est une balafre dans l'azur de la domination libérale. Un cran d'arrêt dans le pillage éhonté des plus pauvres. Notamment l'augmentation abjecte de la CSG dont sont victimes les petits retraités. Les petits salariés, alors que Bezos, patron d’Amazon ne paye pas un centime d'impôt. Il a tellement d'argent qu'il ne sait pas comment le dépenser. Idem pour Arnault. Voilà pourquoi la journée de mobilisation du 15 mars 2019, où manifesteront les retraités et le personnel soignant des Ehpad, et surtout celle du 22 mars, qui verra converger les cheminots, les fonctionnaires et les étudiants sont une rupture dans l'exploitation sociale ordinaire. Avec les réformes libérales à marche forcée imposées par le sieur Macron.
Curieusement, on observe que des médias aux ordres comme le JDD, la station de radio Europe 1 ou MSN ont relayé la question de la hausse de la CSG subie par les séniors. Comme si, dans le bouillonnement, la colère actuelle, certaines "causes" leur paraissaient plus "légitimes" que d'autres. Résultat : comme les fois précédentes, Macron n'est pas soutenu 5 sur 5 par le parti médiatique dans toutes ses réformes au pas de charge. Ce qui ne va pas de soi.
Mieux encore, et comme écrit Mickaël Wamen, "LE GOUVERNEMENT CRAINT COMME JAMAIS UNE POSSIBLE JONCTION DE TOUT LE MOUVEMENT SOCIAL, à partir des mobilisations annoncées le 15 et surtout le 22 mars" (sic). Réaliser la "Jonction des luttes", le mot magique. Ce qui est sûr, c'est que nous vivons déjà une colère sociale en rupture avec 30 ans de reculade.
Alain Badiou n'expliquait-il pas ? "II faut bien voir que la victoire objective du capitalisme mondialisé est une pratique destructrice, agressive. (...) Et qu'on ne peut être qu'inquiets de la faible résistance au regard de ces destructions successives. Cette résistance est en fait une constante reculade. Elle est localisée, dispersée, catégorielle. Aucune vision d'ensemble ne la soutient. En réalité, cette reculade est ininterrompue depuis 30 ans" (sic) ("Notre mal vient de plus loin, Penser les tueries du 13 novembre", édition Fayard, janvier 2016.
Or, depuis le mois de janvier, on assiste à un réveil des luttes catégorielles et à un état d'esprit nouveau. On sent un bouillonnement ras la marmite : 200 mouvements sociaux par jour ignorés superbement Des médias complices du pouvoir. Jamais la combativité n'a été aussi forte : par exemple, comme en témoigne cette photographie montrant 2000 étudiants grévistes dans un amphi de la fac de Toulouse, tandis que d'autres étudiants suivent la réunion dehors. Ou encore la grève générale à Mayotte depuis trois semaines bloquant l'île. Avec les mobilisations en cours et à venir, on sent comme un DECLIC. On n'est plus vaincu dans sa tête. On ne pleurniche plus : "je suis le pot de terre contre le pot de fer". On dit NON et on se bat de toutes nos forces. D'ailleurs, nous avons l'opinion publique de notre côté, 68% des français estimant que les réformes de Macron sont injustes (sondage Elabe). - Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et France info, 87% des Français sont favorables aux mouvements sociaux en cours dans les EHPAD, les hôpitaux, etc ... Face à Macron, 64% des Français pensent qu'un mouvement de contestation sociale généralisé peut arriver. (cf Le bon sens du 3 février 2019).
On le voit : la peur de perdre a changé de camp, l'espoir a changé d'âme. Désormais, c'est le pouvoir qui redoute le pire, pour lui et pour la Classe dirigeante qu'il enrichit sans vergogne. On sent un glissement d’opinion dans les têtes. Qui atteste de la fragilité du gouvernement Macron, fondé sur le seul mensonge et la triche. L'assentiment minimal dont a besoin Macron pour durer est en train de voler en éclats. On assiste au fossé grandissant entre le pays légal et le pays réel. Avec les réformes libérales à marche forcée, Macron a ouvert la boîte de pandore de la lutte des classes. L'HISTOIRE SE REVEILLE, LA COLERE SOCIALE AUSSI. Cette boite de pandore, elle n'est pas prête de se refermer...!