Aujourd'hui, le pouvoir macronien a perdu l'hégémonie sur le peuple français acquis aux Gilets Jaunes !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en février 2019
1°)- Alain Benajam :Je suis arrivé à un âge "historique" c'est à dire que j'ai vécu une époque que la plus part de mes amis ici n'ont pas connu. Il se trouve que cette époque était complètement différente de la période actuelle et ce à un point abyssal.
Comme je l'ai écrit souvent notre société a pris un embranchement le conduisant vers une voie totalement différente et le modèle (paradigme) de l'époque actuelle n'a rien à voir avec le modèles des époques précédentes jusqu'à plus de 3000 ans en arrière quand l'homme inventa cette saloperie que l'on appelle l'état. Cet état humain ne fut inventé que pour obliger la majorité des soumis à accomplir ce qu'il n'auraient pas voulu accomplir s'ils avaient encore été libres. Il n'y a pas d'exemple d'état qui ne furent pas despotiques et criminels.
Aujourd'hui le modèle de société est le réseau et dans ce modèle tout change fondamentalement. Avant seuls les clercs serviteurs des pouvoirs avaient la parole et le droit d'"informer" pour soumettre le peuple. Aujourd'hui l'information est élaborée par tout le monde, elle est critiquée, discutée et peut être contredite, associée à l'image chacun peut prendre connaissance de ce qu'il se passe réellement. Ceci change absolument tout. De ce fait les valeurs du passé vrais ou fausses ne veulent plus rien dire. ce qui nous semblait à gauche il y a 40 ou 50 ans est aujourd’hui à droite. Les institutions républicaines cœur de nos valeurs politiques se sont révélées comme une vaste arnaque.
Ceci est la raison pour laquelle je critique toutes références au passé pour comprendre la politique d'aujourd'hui. Un royaliste aujourd'hui ou un communiste n'ont rien à voir avec ceux d'il y a 50 ou 60 ans et le peuple l'a bien compris quand on voit dans les manifs des drapeaux rouges à côté de drapeaux royalistes sans que cela ne pose problème je trouve que c'est très bien comme ça.
Ce nouveau modèle est irréversible et je suis fier que cela soit mon pays qui le premier s'en soit emparé pour modifier le cours du monde car le monde ne sera plus comme avant grâce aux géniaux "Gilets jaunes" qui me font chialer comme un vieux con tous les samedi car je n'aurais jamais espéré dans ma vie voir une chose pareil. cela adoucit mes sérieux problèmes de santé et chaque samedi soir je me sens mieux comme guéri, j'ai pris un grand coup de jeune.
Je remercie ici tout le monde vous êtes géniaux je vous aime (en jaune évidemment).
2°)-Brigitte Pascall : "Moi aussi, je suis très émue tous les samedis, lorsque je suis les gilets jaunes à la télé + fil d'actu de Facebook. Mais je pense aussi : ça c'est le versant ensoleillé. Comme dit mon ami Dominique Kern, ça peut aussi très très mal se terminer : je crains des tirs à balles réelles...!
3°)-Djai Fouad : Un mal non nécessaire je l'espère....
4°)-Brigitte Pascall : Les Gilets Jaunes, ca me rappelle les "années rouges" : 1968-1978, avec un niveau record de nombre de journées de grèves et de cartes syndicales plafonnant l'année 1975. A ce moment là, j'étais au lycée, sympathisante du PSU. J'étais trop jeune pour avoir connu Mai 68. En revanche, je me souviens très bien des années rouges qui ont suivi. ON ETAIT TOUS CONVAINCUS QU'UN NOUVEAU MONDE ALLAIT EMERGER, à cent mille années Lumière de Giscard ! Moustaki a capté l'air du temps en écrivant : "Je déclare l'état de bonheur permanent/Et le droit de chacun à tous les privilèges/Je dis que la souffrance est chose sacrilège/Quand il y a pour tous des roses et du pain blanc"(sic). Et bien sûr, dans sa chanson "Le temps de vivre".
Je suis aussi émue qu'Alain : ces années d'espoir de la survenue d'un nouveau Monde, je pensais ne plus jamais les vivre dans une société libérale, qui a produit sciemment, volontairement 9 millions de chômeurs, 15 millions de pauvres, pour rétablir le taux de profit des grandes entreprises en chute libre dans les années 70.
Je pensais ne plus jamais vivre l'équivalent des "années rouges" dans une société, abattoir des plus faibles, triomphe du fric et de la gloriole de "zélites" autoproclamées, y compris à “gôche”. Leurs 50 mots de vocabulaire : "éléments de langage" pondus par leur service de com'. Leurs phrases de "crétins éduqués" (dixit Emmanuel Todd), alors que leur niveau scolaire diminue avec la chute de la pratique de la lecture, comme le montre ce même Todd....
AUJOURD' HUI, LE POUVOIR MACRONIEN A PERDU L'HEGEMONIE SUR LE PEUPLE FRANCAIS ACQUIS AUX GILETS JAUNES. En ce moment est en train de se construire une contre-hégémonie culturelle : primat des valeurs de partage et de solidarité en rupture avec l'individualisme conquérant prônée par la société libérale ; primat aussi de la question sociale (augmentation substantielle des salaires, retraites et minimas sociaux) et de la justice fiscale (rétablissement de l'ISF), radicalement opposées à l'hégémonie libérale actuelle. Justification du seul pouvoir de l'oligarchie (les ultra riches) et d'une petite bourgeoisie médiatique oblige : les El Krief, Apathie, Apolline de M., Christophe Barbier, Jeudy, Pujadas, etc... .
Il n'y a pas besoin d'être marxiste pour comprendre que la Classe dominante s'est emparée du pouvoir politique, pour piller le pays, pressurer les classes populaires, comme il n'a pas été possible de le faire depuis les années Pétain. Il n'y a pas besoin d'être marxiste pour comprendre que le Peuple se réveille et ne veut plus de cette vie de bagne pour de nombreux français.
Comme écrit Dominique : "ON EST DANS UNE PERIODE DE PROFONDE OFFENSIVE DE PEUPLES PARTOUT DANS LE MONDE, pour la reconquête des prérogatives dont ils ont été spoliés par la dictature libérale ... Une offensive dont les dirigeants du monde n'ont pas du tout mesuré la profondeur, des peuples qui ont accumulé toute une série d'expériences et une révolte dans laquelle ils apprennent très très vite..."(sic). En pointillé, seul un programme structuré, coordonné, écrit par les gilets jaunes ; seul un programme politique, un corps d'idées nouvelles est capable de rassembler les classes populaires et une partie de la Classe moyenne autour d'un nouvel espace des possibles.
Les Gilets jaunes, les Convois de la liberté, ce sont comme des surfers sur une énorme vague. Toutes les caméras sont pointées sur les surfeurs. Mais moi je regarde la vague. La force n'est pas dans les surfers, elle est dans la vague. Le sens n'est pas non plus dans les surfers, il est aussi dans la vague.
Le tsunami de cette prise de conscience va vraiment tout bouleverser. Jusqu'à notre conception du temps et de la place des individus et des collectifs dans l'ordre des choses. Dans ce nouveau paradigme, les expressions «classe populaire» et «classe moyenne» n'auront plus aucun sens.
IMHO