Hier, nous avons eu droit à la présentation du non programme du “candidat” Macron. L’espace de trois heures, Il a daigné abandonner son statut autoproclamé et fallacieux de chef de guerre en Ukraine, pour jouer à la Présidentielle. Comme autrefois, dans la cour de récré, on jouait aux gendarmes et aux voleurs.
1°)-En premier lieu, on remarquera d’abord l’absence de logique d’ensemble. Rien que des mesurettes, empilées les unes sur les autres. La liste des commissions disait Valérie Nataf. Pondues certainement à grand prix par un Cabinet conseil, vide de toute culture politique. Lors de son intervention du 2 mars dernier, Macron avait parlé de “relocalisation des activités”, et de “reconquête de l’autonomie énergétique”. Deux mesures intéressantes, pour rompre un peu avec la mondialisation malheureuse des économies occidentales. Dont l’économie française passée du 6ème au 30ème rang mondial. Occident battu à plate couture par l’économie chinoise, dont le succès repose notamment sur le maintien d’une politique keynésienne assumée, l’existence d’un marché intérieur, analyse l’économiste marxiste Vincent Gouysse.
Mais ces deux propositions un peu ambitieuses ont été sévèrement raturées de la mouture finale du programme. Ce qui montre au passage combien les mots de Macron sont démonétisés par son propre auteur, qui ne s’en souvient plus trois semaines après ! Imagine-t-on le Général de Gaulle “oublier” son célèbre “Je vous ai compris”. Et dire, trois semaines après : “ je ne vous ai pas compris” ?! Cela montre le degré zéro de la Politique dans lequel nous baignons en 2022. Sans que bien sûr, aucun journaliste aux ordres ne lui en fasse la remarque !
Oublié, zappé, le nécessaire plan keynésien, qui aurait permit de relancer la consommation des ménages, lutter contre la pauvreté, relancer l’économie, sous réserve bien sûr de relocaliser l’industrie, qui n’occupe que 11% de la population salariée. Naturellement, de cette proposition stratégique, il n’a pas été question hier. Le grand oublié du programme Macronien. Un oubli impardonnable, puisque même Biden y a eu recours en 2021.
2°)-Le sieur Macron a eu le toupet infernal de suspendre l’attribution du RSA à l’accomplissement de 20 heures de formation/travail par semaine. Une révolution pour les bénéficiaires de minima sociaux. Un chambardement qui risque de passer très mal auprès des “pauvres”, comme le jargon officiel ne les appelle plus depuis longtemps. Depuis toujours, depuis le 1er décembre 1988, date de création du Revenu minimum d’insertion, l’allocation versée aux plus démunis est libre de toute obligation. Elle vise seulement à survivre, point barre. 500 euros par mois permettent juste de manger, et encore en allant chez Lidl. Et de se loger. On le sait : les bénéficiaires du RSA ont souvent un faible niveau de qualification. Du moins, c’est ce que disent les statistiques de l‘INSEE. Leur demander d’apprendre telle ou telle discipline, alors qu’ils étaient déjà en échec au niveau scolaire, c’est, ni plus ni moins, du sadisme administratif ! C’est comme de demander à un unijambiste de faire de la bicyclette !
L’échec de la loi imposant une obligation de formation aux 16-18 ans, obligeant les jeunes en échec scolaire à retourner à l’école est un fiasco total, parce que, justement, les gamins rechignent de toutes leurs forces à revivre leurs déboires passés.
C’est exactement ce qui va se passer pour les adultes au RSA. Cette réforme est inapplicable. Mais surtout elle participe de toute la prolophobie ambiante, selon laquelle les pauvres seraient des “assistés”. Et naturellement, personne ne moufte pour s’indigner d’un tel projet anti-pauvres, devenus les nouvelles classes dangereuses, qu’il importe d’occuper à tout prix.
3°)-Le retour du plein emploi en cinq ans. Macron a proposé sans rire le retour du plein emploi en cinq ans. Comment ? Mystère. Là, on est dans le registre de la pure bouffonnerie. Du grotesque. Du grand n’importe quoi, pour que les électeurs votent “bien” le 10 avril prochain.
4-La retraite à taux plein fixée scandaleusement à 65 ans, soit un allongement de la durée de la vie active, alors que les 190 000 jeunes, débarquant chaque année sur le marché du travail, ne trouvent pas d’emploi durable.
Le non programme anti social de Macron ne crée rien de neuf. Ses non propositions n’ouvrent aucune perspective nouvelle autre que le déjà vu, déjà entendu, dans un monde libéral pourri qui agonise. En état de mort cérébrale. N’ayant plus l’énergie qu’il avait dans les années 80. Même quand il est dans un registre électoraliste, Macron ne montre aucun intérêt, empathie pour l’humain, les français, qui visiblement ne l’intéressent pas. A la place du coeur, comme aurait dit Brassens : “il a un coucou régulier et garanti dix ans.” (cf “Les oiseaux de passage”). Sensibilité. Humanité. Générosité : néant !
Son programme n’est même pas de droite. Il n’a rien d’humain. Belle lurette que l’on sait les yeux fermés, qu’avec le valet de Rothschild, qui a tout échoué depuis cinq ans, tiré la France par le bas, l’avenir radieux du Peuple français ne se fera pas. On devra survivre avec son triste et exact opposé….