Adieu camarade.
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Il y a plus de huit ans maintenant, j’ai fait sa connaissance au détour d’une de nos manifestations en soutien au Donbass martyrisé, il fabriquait lui-même des affichettes qu’il collait dans son quartier pour sensibiliser les gens.
Il croyait en l’humanité, toute sa vie il a consacré une partie importante à sa défense.
Il y a plus de cinquante ans me disait-il « on se serait foutu sur la figure », car, à cette époque nous étions dans les camps opposés, lui au sein du PCF et moi dans un mouvement nationaliste radical (O.N.) et puis la vie vous ménage de bonnes surprises, nos chemins ont pris la même direction, nous nous sommes reconnus comme de véritables militants que nous sommes lui et moi lors de ces rassemblements et puis, au fil des conversations, des rencontres autour d’un verre, nous sommes aperçus l’un et l’autre que nous étions faits du même bois.
Nous avons (je ne peux parler de lui au passé) l’un et l’autre une perception de ce qui nous mettait hors de nous, ensemble, au diapason.
A cette époque, déjà, il était très fatigué par un cancer qui le diminuait, en parfait combattant qu’il était, il a fait front, face à la maladie il a tout mis pour l’éradiquer, je lui ramenais même de Russie une plaquette énergétique pour l’aider à lutter, il avait suivi un régime cétogène auquel il croyait dur comme fer, sa maladie régressait.
Et puis, un jour, il y a deux mois, il m’a appelé avec beaucoup d’angoisse dans la voix, en me disant qu’il n’avait pas trop fait attention lors de son dernier voyage à Dubaï, il avait profité de la vie, simplement, or, cette saloperie de crabe en avait profité aussi reprenant de l’activité, cette rechute fut extrêmement rapide, hier encore je l’avais au téléphone, sa voix était claire j’ai repris espoir.
Ce matin, la terrible nouvelle est tombée, Vincent, son neveu, m’apprenant que c’était fini, nous ne reverrions plus cette grande carcasse avec cette sorte d’élégance aristocratique de ces hommes qui adorent la musique classique et la portent sur eux, nous n’entendrions plus ses discours véhéments condamnant nos ennemis de toujours, tous ceux qui ne lui ont pas fait de cadeaux tout au long de sa vie, de notre vie.
Alain, nous te regrettons, car tu feras toujours partie de notre vie, de notre engagement, nous savons qu’où tu es le combat continue pour d’autres causes, moins terre à terre.
Adieu camarade.