Alain Badiou : sur la connivence existant entre démocratie et capitalisme...
Article rédigé par Alain Badiou et Brigitte Bouzonnie du 22 octobre 2014
1°)- Alain Badiou : Sur le plateau de CSOJ, Alain BADIOU montre que le capitalisme ne prospère jamais autant que dans les démocraties. Que le fait de donner le droit de vote aux individus une fois tous les cinq ans ne remet pas en cause le système. D'ailleurs, aucun homme politique ne critique jamais le capitalisme, sauf Hollande lors de son discours du Bourget : "mon ennemi, c'est la finance", pure figure de style électorale. Il existe donc une connivence, une collusion entre le Capitalisme et la démocratie formelle, qui choisit juste des “fondés de pouvoir" au "service du capital”, comme le disait déjà MARX.
2°)-Brigitte Bouzonnie : Alain BADiOU critique de façon très lucide la démocratie bourgeoise, démocratie formelle, qui ne remet jamais en cause le système capitaliste, de façon substantielle, sauf à être totalement naïf.
Voilà pourquoi, il faut transformer des millions d'électeurs isoles en Peuple conscientisé et souverain. Un Peuple Roi qui décide de sa propre règle du jeu. A travers une nouvelle Constitution, où c’est lui qui exprime ses problèmes et ses propositions. Voilà pourquoi, d'ores et déjà, il faut dire que le Peuple souhaite nous s'attaquer au chomage (9 millions de personnes sans emploi) et à la pauvreté (15 millons de femmes et d'hommes vivant avec beaucoup moins de 982 euros par mois), qui sont les preoccupations numeros unes des francais, on a recensé plus de 200 sondages qui le montrent.
Notre démocratie réelle, qui part des préoccupations les plus urgentes des français, entre tôt ou tard en conflit avec le capital et le personnel politique traditionnel, car, loin de faire son jeu, d'être son bras armé politique comme la droite et la gauche actuelles, nous enclenchons une dynamique de rupture vis à vis du capitalisme financier. Contre la culture libérale, que l'on nous impose, nous imprègne, goutte à goutte dans les oreilles, depuis plus de 35 ans, et dont nous voulons la disparition définitive...
De tout cela, il faut parler. Il faut insister sur les QUESTIONS SOCIALES trop faiblement abordées par la supposée “opposition” actuelle. A nous de réclamer LE PLEIN EMPLOI et UN REVENU DECENT pour ceux qui ne peuvent pas travailler.
Comme écrit Louis ARAGON :
"La souffrance enfante les songes,
"Comme une ruche ses abeilles,
"L'homme crie ou son fer le ronge.
"Et sa plaie engendre un soleil,
"Plus beau que les anciens mensonges,
"Plus beau que les anciens mensonges" (Les poètes)
Ce point plus haut que l'horizon, ce songe, enfante par la souffrance du capitalisme, c'est le même désir de rupture avec l'exploitation et la domination libérales. Qui passe forcement par une autre organisation sociales où les salariés, les précaires, les chômeurs et les pauvres cesseront de vivre au jour le jour, dans un état d'inquiétude permanente. D'où la nécessite de proposer un EMPLOI et/ou un REVENU d'EXISTENCE, qui permettent à chacun de vivre décemment, en rupture avec le capitalisme actuel...