Alain Badiou : petits bijoux d'analyse n°4. "La social-démocratie était une spécialiste du reniement et de la déception de Mollet à Mitterrand"
Citations politiques du philosophe Alain Badiou choisies et rassemblées par Brigitte Bouzonnie le 29 avril 2023
13°)-Alain Badiou : c’est de ce moment du reste j’en suis convaincu, que la social-démocratie était une spécialiste du reniement et de la déception. Point qu’elle mit ensuite son “honneur” à vérifier implacablement : côté PS, de mollet à mitterrand, de mitterrand à jospin, et de jospin à hollande. Mais du coté du PCF, les choses ne sont allées guère mieux : de Waldeck-Rochet à Marchais, de Marchais à robert hue et marie-georges buffet, et de ces derniers à pierre laurent. C’est au fond toute la gauche, dont il importe de penser qu’elle n’a fait, pendant la séquence qui va des années cinquante à aujourd’hui, et qui coïncide avec ma vie militante, qu’une suite de forfaitures, avant de sombrer dans un reposant néant” (sic). (cf ouvrage : “On a raison de se révolter. L’actualité de Mai 68”, édition Fayard, 2018).
Commentaires Brigitte Bouzonnie : au cours de ces 67 derniers années (1956-2023), le Parti socialiste et le Parti communiste n’ont été qu’une suite de graves et importantes trahisons réitérées du Peuple français. Rien de plus juste. Bien sûr, à la longue liste dressée par le philosophe Alain Badiou, il importe d’ajouter, côté Parti Socialiste/Parti de Gauche/France Insoumise, le traitre mélenchon vendu à macron en 2017. Comme il disait élégamment un jour de 2017 : “je ne crois pas une seule seconde à ce que je dis, mais je n’ai jamais eu autant d’argent” (sic). Et côté PCF, fabien roussel, pote personnel de macron. Pour information, roussel s’est déclaré candidat en 2022, en accord avec macron : afin de faire perdre 2% des voix à mélenchon !
Surtout, la FI et le PCF occupent un espace politique qu’ils n’assument pas. Ils font croire au Peuple français qu’ils vont les tirer par le haut dans leurs problèmes de chômage et de fin de mois : 80% des français ont du mal à finir leur mois, cf Sud Ouest du 1er mai 2010. En réalité, la FI a conclu un pacte secret avec macron, selon lequel il faut critiquer macron mais pas trop, dixit le triste beefsteackard corbière.
14°)-Alain Badiou : La gauche : élévation de l’impuissance complice au statut d’idée.
Comment le fragment de politique parlementaire qui se soutient de cette notion, “la gauche”, peut-il avoir résisté à la monotone catastrophe subjective, qu’a toujours représenté sa venue au pouvoir ? Comment se fait-il qu’un vaste courant électoral lui pardonne à chaque fois une succession ininterrompue de déceptions graves, services éminents rendus à son “ennemi” théorique, la droite extrême. De capitulation en rase campagne au seul vu d’une réticence un peu musclée de la Bourgeoisie rétrograde. De servilités continues à l’égard des prétendues “nécessités” de l‘économie libérale. De réprobation et de répression vigoureuse à la moindre levée populaire. D’abandons constants et explicites, - au nom de la modernité-, de son idéologie supposée. De vulnérabilité à toutes formes de la corruption. De politique extérieure à la remorque des impérialismes dominants. De remise en selle de vieilleries réactionnaires (Guy Mollet). D’incapacité totale et avouée de réduire le chômage et à freiner la désindustrialisation. De mise en route de ces fléaux majeurs que sont la dérégulation financière et l’hostilité de l’Etat tant à la jeunesse populaire qu’aux ouvriers de provenance étrangère”(sic) (cf son ouvrage : “Sarkosy : pire que prévu. Les autres : prévoir le pire, Circonstances 7, éditions Lignes, 2012).
Brigitte Bouzonnie : Le texte de Alain Badiou est d’une rare lucidité et je partage son contenu cinq sur cinq. En effet, la gauche, surtout le parti socialiste au pouvoir, a été une succession graves de trahisons inexcusables du Peuple français. Très modestement, j’irai encore plus loin que l‘analyse de Alain Badiou. Ainsi, le philosophe parle “d’incapacité totale et avouée de réduire le chômage et à freiner la désindustrialisation”(sic).
Pire encore, mitterrand, jospin et hollande ont laissé filé sciemment, volontairement, en toute connaissance de cause la courbe du chômage. Pour mémoire, il y avait 1 million de chômeurs en 1980. 2 millions en 1988. 2,5 millions en 1995 (chiffres DARES). Quand mitterrand a quitté l’Elysée (1995), ce gros jouisseur a affirmé publiquement : j’en ai bien profité. Les chômeurs et les pauvres qu’il avait créés sciemment, en menant une politique à la Thatcher, beaucoup moins.
De son côté entre 2001 et avril 2002, Jospin a laissé filer sciemment la courbe du chômage pendant 17 mois. Résultat : il a été éliminé du second tour par Jean-Marie Le Pen, les électeurs du PS ayant voté Front National.
Avec la loi Khomri de 2016 facilitant de façon considérable la procédure du licenciement économique, hollande a poursuivi les crapuleries et crimes de ses prédécesseurs au PS : mitterrand et jospin.
Je ne parle pas de macron qui est à droite toute.
Mais ce n’est pas tout. Mondialisation déchainée oblige, Mitterrand et ses successeurs Jospin et Hollande ont cassé volontairement l’appareil productif industriel français. Le secteur industriel est le plus bas d’Europe : occupant à peine 11% de la population salariée. Une entreprise comme Renault a tristement licencié 85% de ses salariés (chiffres du site ELUCID).
J’aimerai me tromper, mais elle est terrifiante, la responsabilité des cadres du parti socialiste dans le “ras de marée de pauvreté” (formule du regretté Julien Lauprêtre, Président du Secours Populaire) recouvrant hélas notre beau pays : la France. 6,5 à 9 millions de chômeurs, 15 millions de pauvres vivant en dessous du seuil de pauvreté, selon mes calculs.