Alain Accardo : l'imposture réformiste !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 10. 02. 22, à partir du livre de Alain Accardo : "Le petit-bourgeois gentilhomme, Sur les prétentions hégémonique des classes moyennes", édition Agone, 2009.
Aujourd'hui, nous poursuivons notre lecture de l'ouvrage d'Alain Accardo, "Le petit-bourgeois gentilhomme, Sur les prétentions hégémonique des classes moyennes", édition Agone, 2009. Abordant le chapitre intitulé "L'imposture réformiste".
1°)-Que nous dit Alain Accardo ?
Les Classes moyennes n'avouent pas volontiers s'être vendues pour un plat de lentilles. D'où le discours bien connu : "nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde. Mais nous devons nous efforcer de la soulager" (sic). L'essor sans précédent des organisations caritatives doit sa vigueur au malaise des Classes moyennes considérablement accentué avec le reflux des espérances révolutionnaires et l'abandon d'un projet politique de transformation des rapports sociaux. On se donne bonne conscience (humanitaire), afin de ne pas se poser les causes réelles du malheur des hommes.
L'humanitarisme moral fait pendant au réformisme politique. L'imposture consiste à présenter comme la voie du progrès ce qui est en réalité un moyen de refuser un véritable progrès de la démocratie. La mise en oeuvre de politiques réformistes (type PS), c'est pour le système capitaliste, une façon de procéder, quand il n'est plus possible de faire autrement, aux nécessaires redistribution sociales, sans lesquels le mouvement social deviendrait explosif. Il faut réajuster les rations, pour éviter que le degré de frustration des masses ne devienne insupportable. Pendant longtemps, le PS a fait croire que l'accumulation des réformes sociales à l'intérieur du système capitaliste conduirait à l'avènement du socialisme. La roue de l'Histoire ayant tourné, le PS a renoncé à sa fiction de révolution, pour n'être plus qu'un bon gestionnaire du capitalisme.
Pire encore, le PS + médias disqualifient l'idée même de Révolution, discréditant systématiquement ceux qui conservent une espérance révolutionnaire. On préfère investir le terrain des moeurs et du style de vie. D'où le développement du libertarisme ultra-individualiste se focalisant sur les sexes et les problèmes intergénérationnels. Par exemple, l'homosexualite traité sur un registre étroitement psychologisant. Ainsi, une grande partie de l'énergie contestataire se trouve-t-elle mobilisée sur le plan des moeurs. Humanitarisme, libertarisme, antimondialisation, droits-de-l'hommisme : c'est sur ces terrains que les Classes moyennes les plus conscientisées tendent de plus en plus à se mobiliser. Mais il semble que toute l'énergie combative s'épuise maintenant dans des mobilisations qui ne remettent pas en cause le système. L'inégalité de classe, l'inégalité sociale est si bien acceptée, qu'on finirait par croire qu'elle est naturelle. Il est déshonorant que cette inégalité sociale, source de souffrances indicible, cause permanente d'humiliation et d'exclusion pour des dizaines de millions de personnes ne soit plus présente, au coeur du débat politique, comme au temps "où le spectre du communisme hantait l'Europe, mais comme simple question du débat légitime. Alors que la suppression de ces inégalités est la pierre de touche de tout humanisme radical.
2)-Commentaires Brigitte Pascall : on souhaite revenir sur l'analyse d'Alain Accardo : lorsqu'il parle des "nécessaires redistribution concédées aux classes populaires, sans lesquelles le mouvement social deviendrait explosif" (sic).
TOUT POUR LA BOURGEOISIE, RIEN POUR LES CLASSES POPULAIRES : IL EST LA LE VRAI CYNISME DE MACRON !
On rappelle que le livre d'Alain Accardo, "Le petit-bourgeois gentilhomme" à été rédigé en 2009. Donc, quand il parle de la "social-démocratie", c'est du PS 2009. Voilà pourquoi, dans son analyse, il est "encore" question DES NECESSAIRES REDISTRIBUTIONS faites aux Classes populaires, afin qu'un mouvement social n'explose pas.
Mais je crois qu'en 2018, Macron a franchit une marche supplémentaire en fait de cynisme social assume. LES "NECESSAIRES REDISTRIBUTIONS" SOCIALES FAITES AU PEUPLE ONT TOTALEMENT DISPARUES. Élu au mois de mai 2017, c'est le premier régime à N'AVOIR RIEN FAIT pour les classes populaires : par exemple, quasi stabilité du SMIC et des minima sociaux. Inversement, le nouveau pouvoir n'a pas hésité à diminuer les APL de 5 euros. Et augmenter de plus de 50 euros par mois la CSG des retraités modestes ayant une retraite de 600 euros mensuels. En clair, c'est le premier régime politique à donner TOUT A LA BOURGEOISIE, RIEN AUX CLASSES POPULAIRE.
Le risque d'un mouvement social explosif ne semble absolument pas inquiéter Macron. C'est simple : on corrompt Mailly et Martinez, et le Peuple connait la pire démolition qu'il ait jamais connu de son code du travail. Personne ne moufte, du moins dans un premier temps.
Car, depuis janvier 2018, on assiste à un réveil des grèves catégorielles (surveillants de prisons, personnels soignants dans les hôpitaux et les Ehpad, salariés de la grande distribution (Carrefour et Leclerc), lycéens, étudiants et professeurs contre la réforme des études du supérieur, cheminots, fonctionnaires (manif prévue en mars 2018), agriculteurs, motards manifestant contre la limitation de vitesse à 80 kilomètres heure, parents d'élèves se mobilisant contre la suppression des classes, etc. Même un journal aussi peu bolchevik que "Valeurs actuelles" fait sa "une" sur la "grogne sociale"(sic), -un terme délicat, comme si nous étions des porcs !-, mais qui prend acte de la colère sociale grandissante dans le pays...
LE RETOUR DE LA QUESTION SOCIALE REMET EN CAUSE LE SYSTEME LIBERAL
L'entreprise Macron restera aux yeux des historiens comme la tentative de la Bourgeoisie de TOUT ACCAPARER, y compris les miettes des richesses nationales que, d'ordinaire, elle concède aux plus faibles. Est-ce que ce régime est tenable sur la durée... ? A mon avis, non. Forcément, nécessairement, un tel régime va provoquer un réveil des luttes catégorielles dans un premier temps. Mais forcément amener à se solidariser à saute mouton, et indépendamment des directions syndicales corrompues. A la différence de l'article de Jacques Chastaing, je ne pense pas que, dès aujourd'hui, le "régime Macron est en train de craquer aux coutures"(sic). C'est prématuré. En revanche, une dynamique de grèves très populaires est en train de se développer. Et, pour le pouvoir en place, le fait qu'il y ait de nombreux abcès de fixation (hôpitaux, cheminots, prisons, étudiants) la rend très difficile à conjurer. La question sociale des inégalités, qui remet en cause le système libéral, mise au rancart depuis les années 80, éternelle oubliée du vocabulaire politique, signe son grand retour : ce qui est un véritable miracle social., inespéré hier encore. Elle oblige les responsables politiques, notamment ceux de la FI, à gauchir radicalement leur stratégie, comme le fait opportunément en ce moment JLM, qui vient de prononcer un discours contre la précarité à l'Assemblée Nationale...!