A propos des posts venimeux sur les "vieux" !
Excellent article rédigé par Denis Collin, Professeur de philosophie, traducteur des livres du philosophe marxiste Diego Fusaro, lu sur le mur VK de mon camarade Philippe Meens que je remercie
De Denis Collin : "Je lis dans un grand nombre de "posts" apparaissant sur mon fil FB des propos venimeux sur les "vieux". Puisque Macron fait ses meilleurs résultats chez les plus de 70 ans, on en déduit que les vieux veulent pourrir la vie des jeunes alors qu'ils "vivent à leurs crochets" (sic) et toutes sortes d'amabilités du même genre. Comme ce sont surtout des posts venant "de gauche" et appelant souvent à voter NUPES, cela donne une assez bonne idée du niveau de décomposition politique des cervelles nupistes et assimilées.
D'abord, rappelons que ceux qui nous pourrissent le vie en ce moment sont loin d'être tous vieux. Macron, Attal, Amélie de M., et tutti quanti sont dans la trentaine et la quarantaine. Héritiers des classes aisées, jeunes choyés et chéris au-delà de toute raison, ils sont dépourvus de tout sens moral et prêts à tout pour faire valoir leurs intérêts qu'ils ont rebaptisés leurs droits et leurs valeurs.
Ensuite, pour ce qui est des acquis sociaux que les Nupésistes veulent défendre, encore heureux qu'il y a eu les vieux pour les conquérir et les défendre. Ceux qui ont défilé pendant l'automne 1995 ne sont plus bien jeunes aujourd'hui, mais ils ont montré un peu plus de "niaque" que les amis de Caron et Rousseau...
Enfin, dire que les vieux vivent aux crochets des jeunes, c'est être pénétré jusqu'à la moelle des principes néolibéraux. Car ce sont d'abord les jeunes qui vivent aux crochets des vieux (surtout que maintenant ils ne sont pas au boulot avant 25 ans!) et ensuite les vieux ont fait vivre leurs propres vieux. Cela s'appelle retraite par répartition. Rien que ça. Les néolibéraux veulent que chacun cotise pour sa pomme et ne s'encombre pas des vieux (on pourrait les piquer à 65 ans comme dans "Un bonheur insoutenable")... Ils détestent la dette, nos libéraux, alors que les sociétés humaines jusqu'à nos jours fonctionnent sur la dette (voir David Graeber). Chaque génération a une dette vis-à-vis de la précédente. Ne plus vouloir de cette dette, c'est interrompre la transmission.
Il y aurait bien d'autres choses à dire sur cette question. Mais elle est l'occasion de montrer que nos "jeunes" (dirigés par un vieux crocodile) feraient bien d'aller à l'école, de faire l'effort d'apprendre et d'intégrer la longue histoire sociale du peuple avant d'éructer n'importe quoi sur les "rs". "